Les guerres sont souvent les moteurs des grandes avancées technologiques. Et c’est bien l’une des plus terrifiante que sont sorties les technologies utilisées à notre époque. En même temps que l’ordinateur est apparu, une autre révolution informatique s’est construite : la capacité d’identifier un objet à distance.
Ce sont les Allemands qui ont tiré en premier. Ils se sont aperçu que le mouvement des avions modifiait l’écho renvoyé par un radar. En exploitant cette caractéristique, il devenait ainsi possible de reconnaître ses avions et de ne pas leur tirer dessus avant le retour à la base.
Les anglais ont amélioré le système pour identifier l’avion dans une masse avec l’IFF (Identify Friend or Foe : identifier l’ami ou l’ennemi). Après la guerre, le mécanisme a été généralisé à l’aviation civile. Le transpondeur (transmetteur – répondeur) permet à un avion de s’identifier sur les radars.
La technologie RFID (Radio Frequency Identification ou radio identification en français) est désormais présente et va trouver rapidement de nouvelles applications. En 1966, la technologie est miniaturisée et intégrée dans les objets du quotidien. La portée est moindre, quelques dizaines de centimètres et le coût l’est également.
À cette époque, les transpondeurs du quotidien ne savent dire qu’une chose : ‘oui’ (‘1’) et trouve une utilisation directe dans les chaînes de logistique. Les puces RFID sont cachées dans les produits du quotidien et protègent des vols s’ils passent entre les portiques de sécurité des magasins.
Contrairement à leur grand frère dans les avions, ces tags sont passifs. Ils se servent de champs électromagnétiques pour accumuler de l’énergie et renvoyer la donnée qu’ils connaissent. Ils ne savent faire que cela.
Parlons d’une troisième catégorie de puce RFID, les semi-passives. Elles ne sont arrivées que tardivement sur le marché car elles devaient avoir les capacités des puces actives et la taille des puces passives (l’étiquette de votre jean). Elles permettent de répondre à des questions plus complexes sur des distances plus grandes (quelques dizaines de mètres).
C’est ainsi que sont arrivés les badges télépéages (1990). Dès qu’ils sont sollicités par la barrière, ils envoient leur identifiant. Avec de telles distances, le cryptage de la conversation est obligatoire. Après un contrôle dans une base de données, la barrière se lève et la voiture passe, sans s’arrêter.
L’industrialisation et le temps ont fait son œuvre. Désormais, un tag RFID ne coûte que quelques centimes pour les passifs, parfois moins. Il peut donc se cacher dans n’importe quel objet, même dans les fruits. Le tag peut aussi avoir une mémoire modifiable ou des capteurs pour suivre plus finement l’objet auquel il est rattaché.
Avec une telle invention, les applications se sont multipliées. On a certes des applications classiques de logistique comme le suivi de colis de l’entrepôt jusqu’au client, le contrôle des paniers (chez Decathlon), le paiement par carte bancaire, la billetterie, les badges d’accès aux immeubles, …
Le monde du sport aussi s’est mis à ces puces. Ainsi, les compétitions sportives de sports d’endurance (course, cyclisme, natation, …) demandent aux athlètes de porter ces badges afin d’automatiser le chronométrage. Plus original, il est désormais possible de retrouver sa balle de golf et de suivre son swing.
Une dernière application semble plus inquiétante. Placer une puce sous la peau. Alors lorsque c’est Kiki, madame Michu est bien contente de le ramener à la maison, mais lorsque la puce RFID est implantée dans le bras d’un être humain, cela pose quelques questions éthiques.
Être identifié de manière sûre offre l’accès à de nombreux services. Fini, les clés, les cartes, les passeports, les badges, les codes d’accès, … Vendu comme cela, tout le monde est partant. Seuls les voyous, les truands y trouveraient quelque chose à redire.
Je ne suis pas de cette dernière catégorie et pourtant, ces nouveaux services sonnent pour moi comme le refus de comprendre notre environnement. Et ceux qui nous proposent ces services veulent-ils réellement notre bien ? Ou un contrôle sur nos vies ?
Ma puce, il vaut laisser une part d’inconnue si l’on veut avancer …