Dans la série des toxiques, cet article se réfère au pire des cas possibles. Ce profil est le plus destructeur, le plus dangereux. Il n’a pas de limites dans son action. Il est toxique, il se sait toxique pour son entourage et pourtant il ne s’arrête jamais persuadé que c’est comme cela qu’on s’impose. Loin des manipulations du lâche, son action n’est pas discrète mais directe. Comme le lâche, sa toxicité croît de façon exponentielle avec son niveau de responsabilité.
Le colérique ne connaît d’autres modes d’expression que l’agressivité. Et cela fonctionne. Il se permet d’isoler ses cibles avant de se déchaîner. Il n’agira que très rarement à découvert sauf s’il est devenu intouchable. Si vous osez le dénoncer auprès d’un responsable. Il niera. Comme tout profil toxique, il se placera en position de victime et jugera vos accusations de mensongères.
“Tous les autres sont des cons.”. Si vous entendez cette phrase, c’est que vous êtes en présence d’un colérique qui ne cherche même plus à retenir sa violence. “Tous ?”. Il parle bien évidemment des autres équipes qui ne travaillent pas comme il l’entend et qui mettent ses plannings en retard. Et tant pis s’il ne les a pas consulté avant. Ils auraient dû anticiper les désidératas du colérique.
Comment est-il devenu ce personnage dangereux ? Une enfance malheureuse ? La perte d’un être cher ? Que nenni. C’est justement parce qu’il a toujours obtenu tout ce qu’il voulait, en beuglant, que le colérique a peaufiné et s’est enfermé dans son schéma destructeur. Depuis qu’il est dans le monde du travail, il ne supporte pas la moindre contrariété. Et si un supérieur l’a privé de ses ambitions, il nourrira une haine inextinguible envers ce dernier et son équipe.
Dans son service, vous rencontrerez deux types de collaborateurs. D’un côté, ceux qui n’ont pas été victimes de ses agissements. Ils le décrivent comme un responsable qui dynamise le groupe. Il est perçu positivement même s’il arrive qu’on ne comprennent pas pourquoi il s’énerve d’un coup. Ses collaborateurs mettent cela sur le compte de la passion de sa mission.
Mais le colérique a ses têtes. S’il ne peut se permettre d’agresser tout le monde de peur de se retrouver isolé, c’est pourtant par l’isolement qu’il va pouvoir évacuer sa violence. Certains de ses collaborateurs deviennent victimes de ses agissements. Il les isole dans son bureau et leur rejette toutes les contrariétés qu’il a rencontré. S’il y a un échec, ce n’est pas lui, c’est vous. Il n’est pas rationnel. Le colérique adopte la pratique du bouc émissaire. Par l’effet de meute, ce dernier se retrouve isolé du service.
Il n’est pas rare de trouver des dépressifs dans son entourage ou dans son service. Lorsqu’un collaborateur est isolé, par son chef colérique, de ses collègues, il ne sait plus se projeter dans l’avenir. Le travail devient une routine dans sa vie. Il y va avec la boule au ventre. L’impact de cet harcèlement est qu’il va se replier dans sa vie professionnelle et dans sa vie personnelle. Il commettra donc plus d’erreurs, ce qui permettra au colérique de justifier son attitude.
Dans le pire des cas, cela se termine par le suicide du collaborateur. Mais comme personne ne sait exactement ce qu’il sait dit derrière la porte du chef colérique, on mettra cela sur des problèmes personnels. Encore une fois, le colérique se présentera comme une victime de la situation. Il est dévasté par le geste de son collaborateur. N’en croyez pas un mot.
Le colérique est un toxique assumé et extrêmement dangereux. Ses méthodes de prédateur ne peuvent mener qu’à votre perte. Je ne peux vous donner d’autres conseils que celui de fuir s’il s’agit de votre responsable. Même si les délégués du personnel peuvent vous aider, c’est votre santé physique et psychique qui est en jeu. Quoique vous fassiez, il se débrouillera pour vous isoler. Demandez à être arrêté plutôt que de rester un jour de plus en sa présence.