Lecteur du site developpez.com, je suis impressionné par la multiplication d’articles sur l’intelligence artificielle (IA). Les rédacteurs ont même créé une icône spécifique à ce sujet. Les articles sont orientés sur les impacts de cette révolution et sur les changements profonds qu’elle entraîne sur nos civilisations.
Là où la mécanisation et l’automatisation ont entraîné dans les usines une hausse de la production et une diminution des emplois manuels, les experts prédisent que l’IA aura les mêmes impacts pour les métiers intellectuels. Les métiers d’avocats, de médecins, de rédacteurs, … se trouvent menacés par le concurrent numérique.
Ainsi, les demandes de moratoire sur les IA se sont multipliées ces derniers temps. Il est surprenant de remarquer que ces demandes proviennent des grands noms de la technologie, Bill Gates en tête. Un argument est que mal maîtrisée, l’IA entraînera …
L’ effondrement de notre société
L’IA va entraîner une mutation très rapide. Son usage pouvant être appliqué dans de nombreux domaines, des emplois sont menacés. Ainsi, les articles sur le remplacement d’emplois se multiplient. En France, la société Onclusive préfère le collaborateur numérique. A l’international, Duolingo est un exemple marquant.
Si cette tendance se poursuit, ce sont des millions d’emplois du tertiaire qui sont amenés à disparaître. Donc une hausse du chômage, un appauvrissement général, une baisse du pouvoir d’achat, une baisse de la consommation, … Un cercle vicieux créé pour payer moins cher certains services.
La proposition de Benoît Hamon lors des présidentielles de 2017 de créer un revenu universel et de taxer le travail automatisé serait une solution si les règles du commerce n’étaient pas mondialisées. Mais même ce scénario n’est pas enviable puisque sans contrainte, l’oisiveté entraînerait un affaiblissement puis la disparition de notre société.
Le soulèvement des machines
Un autre argument se base sur des scénarios catastrophes de films d’anticipation. Une IA supérieure déciderait de se débarrasser de l’humanité. Après la phase d’apprentissage, même un informaticien aguerri ne peut prédire avec exactitude la logique d’une IA. Qui nous dit que ces propositions ne sont pas orientées dans le but de nous nuire à long terme ?
Sans entrer dans la paranoïa, une IA reste un programme défini pour répondre à un besoin. La sécurité est un besoin. Confierez-vous une arme à quelqu’un dont vous ne connaissez pas les intentions, en espérant qu’il vous défende ? Non, vous chercheriez avant à comprendre ses motivations.
Les guerres propres, les frappes chirurgicales, cela n’existe que dans les propagandes de criminels prêts à sacrifier leurs populations. Confier des armes à des machines sous prétexte que cela limite les pertes est un mensonge. Derrière ce scénario, ce n’est pas l’IA mais des donneurs d’ordres humains les vrais responsables de l’effondrement.
Un monopole capitaliste
Ce moratoire est malhonnête. Le holdup de Microsoft pour s’accaparer de la société OpenAI et de son patron Sam Altman en est une preuve éclatante. Je détaillerai ce point plus tard. Officiellement, ce moratoire est voulu pour réfléchir à l’usage et aux limites à imposer, l’équivalent des trois lois de la robotique selon Asimov.
En off, certains grands acteurs de la technologie ont pris du retard. Cette pause serait l’occasion de revenir au niveau des nouveaux acteurs spécialisés dans le domaine. Pour les Institutionnels, il est plus facile de négocier avec quelques gros qu’avec des centaines d’indépendants.
Aucun grand acteur de ce changement ne veut son arrêt. Comme dans toute révolution, les puissants veulent avoir les meilleures places. Alors, sous couvert de moralisation, ils se battent en coulisse pour revenir dans la compétition, quitte à enfreindre les règles qu’ils soutiennent officiellement.
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Quoi qu’il se passe, l’IA trouvera sa place dans la société. Comme dans toute révolution technologique, des emplois seront supprimés … et d’autres se créeront. Certains joueront sur la peur pour améliorer leur position. Dans l’ensemble, les gens s’adapteront et profiteront des nouveaux services. C’est le sens de l’histoire.