Le bitcoin m’étonnera toujours. Bien qu’il présente certains défauts, son cours (sa confiance) ne cesse de monter et navigue aujourd’hui au-dessus des 100 000 $. Je vais essayer de comprendre. Avant cela, il me faut rappeler que cette monnaie se base sur deux mécanismes : la blockchain et la preuve de travail.
La blockchain, ou chaîne de blocs, est une liste chaînée. Cet objet est vu en première année d’étude supérieure en informatique. Chaque maillon de cette liste est une transaction simple, un débiteur, un créancier, un montant, un motif, un cachet … et le cachet de la transaction précédente.
Le cachet de cire étant calculé sur l’ensemble de la chaîne, celle-ci est en principe infalsifiable. La blockchain est donc un registre fiable. Elle est répartie entre tous les acteurs du système. Si l’un d’eux présente une version différente, il s’agit d’un faux et il est écarté du système.
Seul problème de la blockchain, sa taille. Elle dépasse les 6 To. Cela doit représenter quelques milliards de transaction. Et chaque jour c’est prêt de 500 000 transactions qui sont créées. Cela doit charbonner pour s’assurer que tous les nœuds du réseau Bitcoin sont à jour.
Second mécanisme, la preuve de travail. L’idée initiale est de brûler 1 € d’énergie pour obtenir 1 € de bitcoin, voire un peu plus pour que ce soit rentable. Cela assure que l’objet bitcoin a une réelle existence puisqu’un travail a été fourni pour l’obtenir. Ce mécanisme a apporté la confiance dans le système.
C’est une catastrophe écologique et il existe d’autres mécanismes qui assurerait le même service sans les inconvénients. Oublions la preuve d’espace (ex. Chia) qui a fait monter le prix des disques durs et est loin d’être aussi écologique qu’elle n’y paraît, la meilleure alternative est la preuve d’enjeu (ou Proof of stake, PoS).
L’Ethereum qui utilise le PoS est loin de connaître le succès du bitcoin. Moins spéculatif, il présente des qualités plus stables dans le temps. Mais revenons au sujet initial. D’où vient la confiance dans le bitcoin ?
Le slogan marseillais ‘À jamais les premiers !’ y est pour beaucoup. Si les cryptomonnaies disparaissaient, il paraît impensable que les États autoriseraient à des particuliers de créer une monnaie. C’est pourtant ce qu’il s’est passé il y a 16 ans même si la reconnaissance a été tardive.
Dans certains pays (Bhoutan, Salvador, CentrAfrique), le bitcoin est reconnu comme une monnaie officielle. Ce ne sont pas les pays les plus puissants, mais c’est révélateur d’une confiance même étatique. Pourtant ces pays ne créent pas cette monnaie. C’est un mécanisme supranational qui en est à l’origine.
De là apparaît un autre argument favorable, sa stabilité monétaire. L’argument est un peu étrange lorsqu’on regarde la volatilité de l’objet. Cependant, la masse monétaire du bitcoin est fixe et ne peut être modifiée. Une fois tous les bitcoins minés, aucun État ne pourra décider d’en créer de nouveau pour payer ses dettes.
Comparé à la planche à billet de la FED ou de la BCE, c’est un gage de stabilité. Et comme la monnaie est utilisable partout dans le monde, même si un état fait faillite, les avoirs en bitcoin ne seront pas ou peu dévalués.
Un autre argument un peu étrange est que le bitcoin permet de réguler les réseaux électriques. En effet, l’électricité ne peut être stockée. Le surplus est perdu. Certains mineurs proposent donc de faire tourner leurs fermes avec ce surplus. En effet, les fermes de bitcoins peuvent s’arrêter et repartir quasi instantanément.
Et en hiver, la chaleur dégagée peut chauffer les bâtiments. Et certains génies ont proposé des radiateurs électriques qui minent le bitcoin. C’est toujours mieux que d’utiliser l’électricité uniquement pour chauffer l’air. Paradoxe quand tu nous tiens.
Le bitcoin et les autres crypto-monnaies apportent des services au-delà de la régulation financière. Tout cela accroît la confiance de leurs utilisateurs. Je vous laisse un lien vers l’intervention d’Idriss Aberkane sur le sujet. Je n’ai pas fini de l’écouter.
Le bitcoin s’est bien établi dans le paysage financier mondial. Il présente cependant des défauts qui seront peut-être corrigés avec le temps. Je ne doute pas qu’à travers le monde des gens travaillent pour cela.