Be kind Rewind

Je pourrais m’en vouloir de commencer par un titre en anglais qui fait référence à un film peu connu avec Jack Black. Mais lorsque je lis qu’Internet est mort, il me semble qu’un minimum de contexte doit être donné. En soit, un réseau d’ordinateurs n’est pas une entité sentiente. La notion de vie et de mort ne peut donc s’appliquer. 

L’idée dans cet aphorisme est que la part de l’usage d’Internet n’est plus majoritairement réalisée par des humains mais par des machines. La majorité du contenu disponible sur Internet serait réalisé par des robots pour des robots … et ce depuis 2016. Cette théorie semble complotiste … disons fantaisiste.

La notion de mort d’Internet est liée à la part d’échanges humains toujours plus faible. Je risque une attaque pour robophobie. Et même si certains pensent que les IA ont une conscience, malgré tout le talent de nos développeurs, un robot n’est pas un être humain. 

Regardons les statistiques d’utilisation pour s’en convaincre. Certes la part de la population humaine sur le réseau augmente. Elle est estimée à 74 % de la population mondiale. Il ne manque que les enfants en bas âge, les réfractaires et les plus pauvres. Cette progression suit le modèle de Verhulst et n’ira guère beaucoup plus haut.

En comparaison, la bande passante montre une croissance continue malgré des technologies qui saturent largement les besoins humains les plus exigeants. Je vous laisse le lien vers les statistiques de référence, la bande passante mensuelle est en Eo (ExaOctet),  600 Eo, 600 milliard de milliard d’octets par mois.  

100 Go de données par mois par utilisateur. Et cela continue à augmenter. Je ne peux détailler les chiffres, mais cette croissance s’explique avant tout par l’augmentation des échanges des robots et intelligences artificielles (IA) sur Internet. Mais cela ne s’arrête pas à l’échange d’informations. 

Le contenu réalisé par des humains est en train de se raréfier. Il a certes été utilisé pour alimenter les IA, mais désormais, ce sont elles qui créent le contenu. Vous voulez réaliser votre site web, images, mise en page et contenu rédactionnel vous sont suggérés par des programmes. Les vidéos réalisées par IA se multiplient sur Youtube, Tiktok et consorts. 

Vous avez une remarque à faire sur une commande ou un service, l’interaction démarre avec un chatbot. La réponse est immédiate et cela économise du temps à votre revendeur ou votre administration. Sous prétexte de confort et de simplification, les échanges sur Internet s’automatisent de plus en plus. 

Les plus pessimistes déclarent un contenu créé par des robots pour des robots. La vie semble donc disparaître dans la majorité des échanges sur la toile. Les robots imitent les interactions sociales, cela n’en fera pas de vrais échanges. Tout au plus, s’agit-il de flux de données agrégés échangés, basés sur d’anciens écrits humains.

J’affirme qu’Internet n’est pas mort. La technologie évolue pour répondre à de nouveaux besoins et proposer de nouveaux services. Oui, cela implique que la bande passante consacrée au bots soit toujours plus importante. Mais cela ne nous empêche pas d’apporter notre pierre à l’édifice et ne nous interdit pas de réfléchir à nos usages. 

On peut choisir un avenir décrit dans Wall-e ou profiter de ces services pour apprendre et progresser. Les IA ne nous volent pas Internet. Le service reste disponible à tous sans restriction. Les titres racoleurs (putaclic comme on dit dans le jargon des influenceurs), ‘Internet est mort’, sont uniquement présents pour faire cliquer sur l’article ou la vidéo. 

Comme dans le film de 2008, le retour à un produit moins formaté est apprécié dans un monde trop normalisé. Seul un public limité est au courant, mais tout le monde peut faire pareil. Cela demande plus d’implication qu’un weekend sur une série Netflix. 

Sinon, pour parodier une chanson des Fatal Picards, “Oh putain Internet est mort. Impossible de le redémarrer”. Vous avez essayé de le débrancher et de le rebrancher ? 

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