Loin de moi l’envie de contredire notre ami ingénieur informaticien, le télétravail n’est pas toujours une promenade de santé. Certes les avantages sont nombreux. Employés comme employeurs y gagnent. Moins de transport, donc moins de pollution. Des locaux en moins, … Cependant, cela ne s’improvise pas. Il faut que certaines conditions soient remplies. Et le confinement a permis de le remarquer.
Les employés rôdés au télétravail connaissent ce moment où il faut prendre son ordinateur de bureau pour le ramener au domicile. Heureusement aujourd’hui, les postes de travail sont des ordinateurs portables. On le fait entrer dans une sacoche et le trajet dans les transports en commun est aisé. Quelques kilos sur l’épaule, c’est moins que notre ancien cartable scolaire.
Mais tout le monde n’a pas de portable. Parfois, il s’agit d’une tour avec écran et clavier. Dans ces conditions, les transports en commun deviennent une épreuve originale. Heureusement que les écrans sont devenus plats. Mais vous ne ferez pas cela tous les jours. Dans le cadre du confinement, ceux qui ont une tour savaient qu’ils ne feraient pas le trajet domicile-travail plusieurs fois par semaines. Ce n’est qu’une petite galère.
Bien sûr, lorsqu’on sort du matériel d’une entreprise, celle-ci demande une preuve. Pour cela, vous devez avoir un réseau électrique parfait et ils enverront un électricien vérifier. L’urgence a fait que cette dernière étape n’a pas été effectuée. Par contre, ils tiennent à jour leur liste de matériel et font donc signer un document de prêt. Ou presque. Dans certain cas, ce document arrive 2 mois en retard et son contenu est fantaisiste. Mais que fait la Compta ? À vous de rectifier.
L’installation est cependant loin d’être terminée. Vous avez votre ordinateur professionnel chez vous. La question de son emplacement est important. Soit vous avez de la place ou un bureau dédié, soit vous allez galérer. La promiscuité, surtout en période de confinement, peut rendre le télétravail difficile. Même si vous êtes seul, vous n’avez pas forcément envie de partager vie privée et travail dans un même lieu.
Il manque l’essentiel. Reprendre contact avec le réseau informatique de votre entreprise. Et le premier lien est … votre box Internet. Le débit de votre connexion est un enjeu majeur. Si vous avez la fibre optique, c’est parfait. L’ADSL peut se révéler plus compliqué. Difficile de partager son écran à ses collègues en dessous de 512 kbps. Dans ces conditions, vos capacités d’actions seront plus faibles.
Mais imaginons que le débit de votre box soit suffisant. Il existe bien des outils de travail collaboratif, mais ceux-ci ne couvrent qu’une partie de votre activité. La spécificité de votre travail est réalisée par des outils internes et donc disponible uniquement en vous connectant au réseau privé de votre boîte.
Lors de la crise actuelle, le télétravail a souvent été mis en place en urgence. Pour accéder au réseau de votre entreprise, il faut montrer ‘patte blanche’. Et les cerbères du service informatique demande des preuves. Votre voix de l’autre côté du combiné n’est pas toujours suffisant. En réalité, ils ont fait au mieux pour vous autoriser l’accès et ont pallié au manque de VPN tout en s’assurant que la personne qui réclame appartient bien à l’entreprise.
Enfin, toutes ces difficultés enlevées, vous pouvez désormais travailler de chez vous. Ou presque. Quand certains imbéciles s’amusent à couper les câbles téléphoniques, cela ne fait rire personne. Et si on est habitué au bruit ambiant de son bureau avec la possibilité de s’isoler en cas de besoin, enfermé chez soi, c’est plus compliqué. Heureusement qu’il existe le Bose QC35. Un peu de pub même si je n’ai jamais acheté ce casque.
Bref, le télétravail est loin d’être un long fleuve tranquille. Même lorsque tout est mis en place, on constate des résistances pour avancer sur les projets/missions. Appeler les gens n’est pas la même chose que discuter en face à face. Si des tâches répétitives gagnent en efficacité, définir des nouvelles actions devient plus difficile.
Même si vous vous épargnez le trajet domicile-travail, vous regretterez les conversations informelles avec les collègues. Un café virtuel, ce n’est pas une discussion au Café.