Chaque jour c’est la même routine pour Robert. Des données migrantes se présentent à la frontière de la box de M. Durand. Robert n’a qu’une fonction, vérifier que la donnée est autorisée à passer. Et des données, Robert en voit à longueur de journée.
Et on ne la fait pas à Robert. Il vérifie chaque détail de la donnée. D’où venez-vous ? Où allez-vous ? Pour quel motif ? Une mauvaise réponse et la donnée restera bloquée à l’entrée. Si en plus, elle vient d’un endroit situé dans la zone noire, Robert est incorruptible, un vrai mur. Et tant pis pour M. Durand si Robert se trompe. Il vaut mieux cela qu’une infection du réseau domestique.
Robert aurait préféré travailler sur un nœud d’internet mais son premier poste est son affectation définitive, le 3ème étage du poste de contrôle, à l’entrée de la box. Un poste de contrôle peut compter jusqu’à 7 étages. Mais au delà du 3ème étage, c’est surtout du travail administratif. Robert est sur le terrain lui.
Remarque, la place reste intéressant. Il aurait pu être au 2ème étage. Là, les équipes ne contrôlent rien. Le travail consiste à compter et comparer. Si le résultat est faux, les données sont renvoyées au nœud précédent pour être corrigées.
Mais Robert veut de l’action. Tous les soirs, il voit passer la série de M. Robot. Il sait que c’est sur Internet que l’action est vraiment présente.
C’est une véritable guerre qui se déroule. Parmi les menaces, tout le monde connaît The Spam. Son but, inonder votre boîte à lettres de contenus non sollicités. Et il emploie de nombreuses ruses pour ne pas se faire détecter. Il engage des milliers de serveurs plus ou moins consentants pour diffuser ses messages. Il crée des polices d’écriture inversées pour passer outre les filtrages lexicaux des enquêteurs de la brigade anti-spam. Et il a bien d’autres stratagèmes
Dans la catégorie gros lourd de service, on a aussi le terrible DDOS. La même technique que The Spam, la finesse en moins. Son but, empêcher l’accès à un site en noyant ce dernier sous des milliards de fausses demandes. Vous avez vu Ralph 2.0. Le virus est un avatar de DDOS. Heureusement que les collègues de Robert savent arrêter ce type. La finesse n’a pas sa place dans ce combat. Ils bloquent tous les équipements infectés.
Mais le plus grands de tous les méchants, c’est le faussaire. Invisible, insaisissable, il corrompt les données qui passent par les mauvais nœuds d’Internet. Il se fait parfois passer lui-même pour un nœud. Ensuite ?
- Soit il utilise les données et les monnaie au plus offrants. La valeur d’une donnée peut être élevée. Pensez à vos numéros de cartes bancaires.
- Soit il s’introduit chez vous, dans votre smartphone, votre ordinateur, et vous espionne ou bloque vos données pour vous faire chanter. Enfin payer.
Il est vrai que depuis l’adoption massive de SSL (Secure Sockets Layer), les fins limiers de Scotland Yard ont moins de travail. Ce dernier rend le travail de Moriarty plus compliqué. Mais le brigand garde toujours un coup d’avance. Un adverse redoutable qui bernera Robert sans difficulté. N’est pas Sherlock Holmes qui veut.