Contrairement à ce que l’on pense, l’informatique n’est pas une notion récente. Savoir ce qui se passe, avoir la bonne information au bon moment est aussi vieux que le monde. Mages et voyants n’étaient pas les derniers à revendiquer un tel pouvoir. Mais ce sont bien les découvertes ‘modernes’ du XXème siècle et ce bon vieux transistor qui l’ont fait entrer dans l’ère que nous connaissons tous.
Et avant ? L’informatique c’était des êtres humains. On distinguait déjà les problématiques :
- de communication de la donnée (tablettes, copies, messagers, signaux de fumées, …),
- de sécurisation de la donnée (cryptage jules césar, codes secrets, arts, …),
- de stockage de la donnée (bibliothèques, mémoires des anciens).
Le caractère automatique était donc assuré par une organisation complexe, hiérarchisée et rigoureuse. Au fil du temps, des automatismes se sont créés avec des machines de bois, de cordes, de terre ou de métal.
Le but de cet article n’est pas de vous faire la liste des méthodes de transfert de la donnée et de son évolution au cours du temps. Les archéologues et historiens ont écrit et décrit cela dans tant de livres qu’une vie ne serait pas suffisante pour tous les connaître. Non, je vais raconter uniquement l’informatique ‘moderne’. Celle dont je suis le contemporain. Désolé pour les fans des cartes perforées mais je ne fais que de la paléontologie ‘moderne’. Ce n’est pas un oxymore tant les évolutions ont été importantes.
Imaginer les mêmes évolutions dans le monde de la construction me semble compliqué. Certes l’informatique a envahi le domaine de la construction. On parle désormais de smart grid dans les villes. Climatisations, ascenseurs et alarmes étaient déjà contrôlés par des ordinateurs dans les années 70. Ce sont des évolutions mineures pour le bâtiment.
Les évolutions sur ces 40 dernières années sont telles que c’est comme si nous changions d’environnement tous les 10 ans. Imaginez votre quotidien sans eau, ni électricité, ni internet dans votre grange avec vos proches, et 10 ans plus tard le confort moderne actuel semble exister depuis toujours. Les futurologues pourraient entrevoir cette évolution une autre fois.
Revenons sur le sujet. Qu’est ce qui distingue une application informatique ? Au minimum trois choses :
- Au moins une entrée. Un clavier par exemple.
- Au moins traitement. Réalisé par des transistors.
- Au moins sortie. Un écran dans la majorité des cas. Fini les afficheurs 7 segments, les imprimantes matricielles.
Parlons des entrées et de leurs évolutions en 40 ans. Même s’il s’agit d’inventions plus anciennes, l’évolution ne prévaut que lorsqu’elle est adoptée massivement..
(Évolution #1) Le clavier vous semble naturel. Peut être dans les années 80. Mais pour l’utiliser correctement, il faut connaître la position des touches sur le bout des doigts, au premier sens du terme. Autrement, la saisie est lente et compliquée. Le clavier existait bien avant les années 80 mais les ordinateurs restaient alors reservé aux entreprises et aux universités.
(Évolution #2) Dans les années 90, une petite bestiole, la souris, inventée 30 ans plus tôt puis modernisée à la fin des années 70 devient indispensable avec l’avènement des interfaces graphiques (Windows 3.11, 95 et consorts). Plus besoin de saisir la donnée, il suffit de la sélectionner dans des boîtes de dialogue et autres merveilles des interfaces graphiques.
(Évolution #3) Au début des années 2000, un nouveau miracle est rendu public. Les écrans tactiles. Ils commençaient à envahir nos gares et sont désormais accessibles sur des écrans plus petits et portables. Ils ont révolutionnés les téléphones portables qui sont devenus plus smart en se débarrassant de l’infâme clavier. En 2002, Microsoft vendaient déjà des tablettes tactiles qui reconnaissaient l’écriture naturelle.
(Évolution #4) Au début des années 2010, La dernière révolution, l’assistant numérique (Siri, Cortana, OK Google, Alexa pour les plus connus). Aujourd’hui, notre voix est devenue notre point d’entrée le plus naturel dans un système. J’entends déjà dire ‘Oui mais dans les années 90, on choisissait déjà les menus dans les services téléphoniques à la voix.’. Oui. Mais avec quel naturel ? À quel prix ? Aujourd’hui, n’importe qui peut le faire et accéder bien plus de services.
Ne pensez pas que les entrées ont terminé leur évolution. Le domaine médical notamment conserve quelques petites pépites qui ne demandent qu’à être exploitées correctement. Mais là, c’est de la futurologie et de l’éthique qui justifieront de l’application de ces interfaces.