Ce matin à la radio : “L’alarme incendie de Notre-Dame s’est bien déclenchée mais à cause d’un bug, les pompiers n’ont pas su d’où provenait le début de l’incendie.”. Si Notre-Dame a brûlé, c’est la faute de l’informatique et c’est la faute des méchants, vilains bugs. “Je ne peux pas travailler. çà buggue.”. Combien de fois ai-je entendu cette excuse ? Le bug n’existe pas. C’est une vue de l’esprit.
Dès qu’un ordinateur ou qu’un smartphone ne répond pas, “Çà buggue !”. Non, un programme a une logique propre et il se peut qu’il soit en attente d’une réponse ou que le serveur avec qui il discute ne soit pas disponible ou que le réseau est très lent, … Ou simplement qu’il attende un geste de l’utilisateur. Mais dans l’esprit des gens, il est facile et utile de blâmer la machine. Que risque-t-il de faire en retour ? Parfois s’énerver semble marcher … et taper 10 fois sur une canette de cola l’empêche de mousser.
Le bug peut provenir aussi du programme lui même. Mais dans ce cas c’est plus les développeurs de l’application qui seraient à blâmer. En effet, comme on l’a vue dans les articles “La chasse aux bugs” et “Jurassic Code”, le travail de certains développeurs est très loin de la perfection. Et ce ne sont pas les étapes de tests successives qui permettent de détecter toutes les erreurs.
Enfin, il existe une troisième source de bugs. Comme dit le proverbe, “It’s not a bug, it’s a feature”. Ou en français, “Ce n’est pas un bogue, c’est une fonctionnalité”. Il se peut que ce soit une fonctionnalité mal comprise par l’utilisateur. Il arrive aussi que certaines erreurs permettent un usage non prévue initialement dans l’application mais pertinent.
Dimanche dernier passait un film comique français “Les têtes de l’emploi”. Dubosc ne rend pas le film drôle mais passons. Lors d’une scène, alors qu’il est dans une agence Pôle emploi pour retrouver du travail, la conseillère saisit son dossier mais le traitement échoue. Connaissant le logiciel, Il veut aider sa conseillère mais celle-ci s’empêtre. Un long débat s’enchaîne sur doit-on dire un ‘bug’ ou un ‘bogue’ ? Ce n’est pas drôle à l’oral et encore moins à l’écrit.
Même le passage avec les caricatures de l’équipe technique qui viennent aider la conseillère n’est pas amusant. Par contre, ils enchaînent tellement de clichés que je me doit d’en faire un prochain article. L’informaticien (technicien support exploitation) y est présenté comme fainéant, stupide, incompétent et arrogant. Et comme pour la DDE, ils s’y mettent à plusieurs pour ne rien faire. Magnifique !
Accuser le système incendie de bugguer ne sert pas à grand chose. La recherche du bouc émissaire ne résout rien et ne permet pas d’apprendre de ses erreurs. Moi, cet incident informatique me fait me poser des questions. Que devait faire initialement ce système ? On peut penser qu’il listait et écoutait tous les capteurs dans la cathédrale. La localisation de chaque capteur a-t-elle été correctement renseignée ? Le capteur a bien envoyé son alerte. Donc, le système a fonctionné. Blâmer celui qui a configuré le système n’apportera pas grand chose de plus. Lorsqu’un capteur se déclenche, le feu est déjà bien parti.
Non, le système d’alerte incendie, votre ordinateur et votre smartphone ne sont pas responsable des difficultés dans votre vie. Ce n’est pas la clé à molette qui a fait que le plombier a cassé le tuyau d”évacuation. C’est bien l’action humaine qui est responsable des bugs. Et c’est à vous de trouver des solutions. Pour citer les plus classiques :
- Attendre quelques secondes de plus avant de vous plaindre (Tout n’est pas instantané).
- Chercher sur l’écran si vous avez bien saisi tous les champs,
- Redémarrer votre périphérique (ordinateur, smartphone, box internet, …).
- Et si rien ne marche, du papier, un crayon et un appel à la personne derrière le service.
Nous venons de débarquer dans le monde des bugs. Dans un prochain article, je rentrerai dans ce territoire rempli de prophétie. Alors pour parodier les grands voyants comme Paco Rabanne, le prophète dans ‘L’étoile mystérieuse (Tintin)’ et Nostradamus “Repentez-vous ! La fin du monde numérique arrive !” .