Le numéro fait l’article. C’est le 69ème. Je ne sais pas à quel moment cela a dérapé. Pourtant les articles sur le sujet s”accumulent ces dernières années. Entre la maison close de poupées sexuelles qui a ouvert il y a un an et demi à Paris, le reportage sur un japonais qui partage sa vie entre sa femme et une poupée gonflable, et les intelligences artificielles (IA) qui servent de rabatteuses sur les sites de rencontres, ce monde est mal barré.
Et si ce n’était que çà. Une photographie sur le net montre la fusion de la réalité virtuelle et de la poupée gonflable. On voit seulement un jeune asiatique assis sur une chaise avec un casque de réalité virtuelle et un tronc de mannequin en plastique sur ces genoux. De prime abord, la photo n’a rien de choquante, le jeune homme est habillé. En fait, le tronc est une vaginette connectée. Le pinacle de la technologie au service de la misère sexuelle.
L’industrie du X a toujours anticipé les évolutions techniques. Ne croyait pas que les écrans 4K, la 3D et la réalité virtuelle soient popularisés et adoptés lors des coupes du monde de football. L’industrie pornographique est souvent la première à exploiter les nouvelles technologies pour se distinguer. Mais là, je reconnais qu’ils vont très loin.
Le dernier article qui m’ait fait flippé est plus récent. Des futurologues conseillent de créer des robots sexuels moins réalistes de peur que l’humanité ne sombre. En lisant quelques articles, je me rends compte que le business des ‘robots sexuels’ est bien plus avancé que ce que je pensais. La fin du monde semble plus avancée que je ne pensais.
((Alerte fiction)) Christine, 42 ans, présente à ses parents l’homme de sa vie, Antonio Banderas. Les parents sont surpris de voir leur fille avec … un robot. En apparence, il ressemble à la star de cinéma avec 20 ans de moins. Christine n’en dit que du bien. Il est gentil, toujours à l’écoute et donne des conseils, … et au lit, quelle bête !!! En plus de cela, il est articulé et se déplace comme n’importe qui. Et il a vraiment de la conversation.
Les parents de Christine se doutent bien qu’il ne lui donnera pas d’enfant, mais elle à l’air si heureuse. Le père semble sceptique. Comment dit-on ? Robot sexuel ? Qu’est ce que les jeunes n’inventeront pas comme conneries ? Après le barbu qui ne voulait pas qu’on l’appelle ‘Monsieur’ parce qu’il est ‘non binaire’. Il ne manquait plus que cela. La mère essaie de calmer son époux tout en gardant un sourire de façade. Le repas se passe bien grâce à la conversation d’Antonio.
Je définis l’informatique comme le moyen d’apporter la bonne information, à la bonne personne au bon moment, et la robotique comme le moyen d’aller au delà de nos limites humaines pour construire l’avenir. J’avoue que devant cet usage du domaine, je ne sais quoi penser.
Nous ne sommes pas tous égaux face à la vie, et c’est justement ces inégalités qui nous poussent à nous dépasser, à nous réinventer. Mais là, c’est l’inverse qui peut se passer. Pourquoi se taper ‘bobonne’ qui ne fait plus d’effort pour soigner son apparence alors que Claudia Schiffer vous attend dans votre lit ? Il n’y a même pas d’interaction réelle. Tout est simulé. Et pourtant, des gens investissent.
Il existe cependant certains usages pour lesquels ces technologies ont un intérêt. Ce sont plutôt des usages médicaux. Aujourd’hui, certains hôpitaux recourent à des prostituées pour proposer un activité sexuelle à des patients lourdement handicapés. Si ce sujet est rarement évoqué, il a le mérite d’exister. Remplacer les prostituées par des robots rendraient l’acte plus simple pour les hôpitaux.
Le second usage est de les proposer aux pédophiles. Sans rentrer dans le détail, si vous avez consulté l’article sur la maison close, vous avez dû remarquer que, si on écarte la taille des seins, les poupées n’ont pas une apparence de femmes adultes. Il vaut mieux que ces malades s’acharnent sur des poupées plutôt que sur des enfants.
Les robots sexuels ne s’adressent qu’à une minorité de personne. Les rencontres dans le monde réel, même si elles ne sont pas parfaites, apporteront toujours plus que la plus réaliste des poupées gonflables. Les sentiments, les souvenirs, les bonheurs se construisent ensemble et non chacun dans son coin. Alors si un jour ce phénomène se généralise, c’est que notre espèce n’est pas digne de continuer à vivre.