Un ordinateur, tant qu’il n’est pas quantique, parle en binaire. Ce sont des ‘0’ et des ‘1’. En informatique, ces éléments binaires sont représentées par des courants électriques. L’interrupteur est ouvert, pas de lumière, c’est un ‘0’. L’interrupteur est fermé, lumière, c’est un ‘1’. Pour discuter avec un de ses semblables, il s’exprime dans ce même langage binaire, sur un support.
C’est le principe du télégraphe. D’un côté, Albert est émetteur et tape frénétiquement sur l’interrupteur pour envoyer des séries de ‘0’ et de ‘1’. De l’autre, un Bertrand est récepteur et enregistre les impulsions. Comme Albert et Bertrand partagent le même code, ce dernier peut reconstituer le message. Ensuite, il envoie un message plus court pour accuser réception. Lorsque les deux compères n’écrivent pas, ils écoutent le support.
La différence avec le télégraphe de Samuel Morse ? De nombreuses évolutions afin d’être adapté au mieux au contexte et de faire passer toujours plus d’informations. Ainsi, si de nombreux supports ont été testé, tous n’ont pas été retenus. Adieu signaux de fumée et drapeaux. Impossible à automatiser et trop lents. L’onde sonore n’a pas eu plus de succès. Trop bruyant.
Le support préféré des ordinateurs c’est le câble électrique. Il y fait voyager le signal (électromagnétique) de façon sûre et efficace pour pas cher. Son seul défaut est que sur de longues distances, le signal s’atténue et doit être répété souvent. C’est à ce moment là qu’arrive la fibre optique. Plus chère, elle permet cependant de porter l’information plus loin et plus rapidement puisqu’elle présente moins d’atténuation.
Dernier support, le ‘sans-fil’. Il y a bien un support, mais il n’est pas matériel. Il s’agit d’une porteuse, l’onde qui permet d’écouter la radio. Une porteuse est une courbe sinusoïdale telle qu’on la voit au lycée. Cette onde se déplace dans l’espace en sortie d’une antenne. Elle a une amplitude, une fréquence et une phase définie. En modifiant ces trois caractéristiques, on code un message qui sera compris par le récepteur.
Ces trois supports ont des avantages et des contraintes. Ils sont choisis en fonction du contexte. Le sans-fil reste le moins cher à installer. Mais comme on ne contrôle pas où part le message, tout le monde peut entendre la conversation. De plus, la portée entre émetteur et récepteur est réduite. Cela peut porter plus loin, mais, il faut parler plus lentement.
Câble électrique et fibre optique n’ont pas le risque d’être interceptés (sauf dans le monde de l’espionnage). La différence se fait sur le prix. Pour un réseau local ou un réseau d’entreprise, le câble reste le meilleur rapport qualité/prix. Pour des monteurs vidéos, la quantité de donnée transmise et reçue est telle que la fibre se révèle plus efficace. La situation détermine le support. Et des situations, il en existe énormément.
Le temps c’est de l’argent. Si dans certains domaines, un débit important n’est pas nécessaire, dans d’autres, plus l’information circule vite, plus c’est rentable. Le coût du support est alors négligeable.
Je me permets de rectifier un fait. Je parle d’onde électromagnétique pour le ‘sans-fil’, mais même dans le cas du câble ou de la fibre, c’est bien une onde électromagnétique qui traverse le support. Un courant électrique et la lumière sont des ondes électromagnétiques. Les optimisations trouvées par les électroniciens pour le ‘sans-fil’ sont applicables pour les deux autres supports et inversement.
Je ne vous ai parlé que du support en effleurant le code. Nous sommes ici à la base de la pyramide nommée OSI (Open Systems Interconnection ou Interconnexion de systèmes ouverts). Cette pyramide décrit en 7 étages la communication entre deux systèmes. Le meilleur guide pour ne pas se perdre dans cette pyramide se nomme Guy Pujolle. Mais il faut des années pour entendre tout ce qu’il raconte.