Depuis le début de l’humanité, la question sur notre origine se pose. Les réponses sont nombreuses, divergentes et basées sur des croyances, des réflexions ou des analogies. La démarche scientifique cherche aussi à apporter des réponses en remettant systématiquement en cause ses propres connaissances afin de mieux les renforcer. Ainsi, la connaissance de notre monde s’est améliorée.
Le progrès scientifique a apporté des biens technologiques. Cependant, à chaque découverte se pose toujours d’autres questions. Pourquoi ? Pourquoi la mer est bleu (alors que l’eau est transparente) ? Parce que le ciel est bleu et se reflète dans la mer. Pourquoi le ciel est bleu ? C’est quoi la ‘réflexion’ ? Et on enchaîne ainsi les questions presque à l’infini en définissant les contours de notre monde.
Pourtant, même les réponses de la science et ses outils d’introspection ne reposent que sur des constats en l’état actuel de notre connaissance. Notre corps est un assemblage de 30 000 milliards de cellules. Notre connexion à notre environnement est liée à des courants électriques centralisés principalement dans notre boîte crânienne. C’est notre vision actuelle des choses et rien ne dit qu’une découverte ne remette en cause ce schéma.
Mais passons ce point. Puisque nous ne sommes que assemblage d’atomes et d’électrons soumis à des lois physiques, il est possible de reproduire informatiquement notre existence dans un ordinateur. Nos capacités informatiques actuelles permettent de simuler beaucoup d’éléments de notre environnement. Un tamagotchi est une simulation de vie. Plutôt limitée, mais les jeux vidéos ont fait des progrès.
Prenons le jeu ‘Les Sims’. Le joueur interagit avec un personnage (Sim) dans un environnement soumis à des lois physiques calculées. Le Sim agit même si le joueur n’intervient pas sur l’environnement. Pour autant, le Sim n’est pas conscient. Il ne fait que suivre un programme qui est modifié suivant le contexte interne au Sim ou lié à son environnement.
Dans un langage de programmation, un Sim est un objet avec des propriétés (taille, poids, âge, couleur de peau, …), des méthodes (manger, marcher, dormir, chanter, …), et des interfaces en attente d’événements. La multiplication de propriétés, de méthodes et d’interfaces ne fera pas de lui un être comme nous. Désolé pour les japonais qui se marient avec des hologrammes, ce n’est que de l’animisme.
Un autre aspect de notre existence est notre capacité de nous examiner et de nous définir : l’introspection. En nous confrontant à la réalité, nous apprenons sur nos capacités et sur nos limites. Cette notion existe aussi dans les objets informatiques, mais elle est voulu et manipulée par les programmeurs. Enlevez l’échelle au Sim lorsqu’il est dans la piscine et il se noiera sans rien tenter d’autre. Fainéants de programmeurs.
Mais Elon Musk l’a dit. Lorsqu’on regarde les progrès informatiques ces dernières années, dans l’avenir on ne pourra distinguer un jeu de la réalité. Il est donc très probable que nous soyons nous mêmes dans une simulation informatique. Vous retrouverez l’article du Guardian sur ce lien. Dans le même genre, je vous renvoie sur la vidéo de Katy Perry et Neil Degrasse Tyson. Nous pourrions être dans une simulation d’univers, et notre avancée technologique créera tôt ou tard une simulation d’univers, …
Ne nous projetons pas à l’infini (on n’a pas le temps) et partons sur cette hypothèse où nous vivons dans une simulation très avancée. Sommes-nous de simples programmes (objets) qui interagissent avec l’environnement décrit par un autre programme, comme dans les Sims ? Ou sommes-nous des êtres différents de notre aspect dans ce monde, allongés et connectés à cette simulation ?
Dans le premier cas, nous ne sommes pas plus pour le Programmeur que des PNJ (personnages non joueurs). Il doit être satisfait de sa simulation et la regarde tourner en se demandant jusqu’où elle ira. Cela fait des milliards d’années que le jeu tourne. À moins qu’il ait mis le jeu en avance rapide, et là, il la remet en vitesse normale pour nous observer, la facture d’électricité risque d’être salée.
Dans le second cas, la question est pourquoi vouloir quitter le monde réel pour la simulation. C’est si moche ? L’avantage de cette hypothèse est que vous êtes le héros de votre histoire. Tu es l’élu Néo. C’est toujours plus sympa que d’être un bout de script même si j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de PNJ dans ce jeu. J’espère que la femme de ménage ne va pas débrancher l’ordinateur pour passer l’aspirateur. Ma dernière sauvegarde n’est pas récente.
Je n’ai pas de réponse à la question de notre origine. Seulement d’autres questions. Est-ce je suis un papillon qui rêve qu’il est un homme ou suis-je le songe d’un papillon ? Il existe bien d’autres manières d’aborder le sujet. Évitez quand même la drogue et les sectes.
Je cherche simplement à mieux comprendre notre monde pour que mon interaction soit positive sur cet environnement que je parcours. Et peut être au détour d’une question entreverrai-je le doigt de celui qui en est à l’origine ?“Bon, c’est pas tout çà. C’est vrai qu’elle est impressionnante cette caverne. Mais elle est où la sortie ?”