Il y a 25 ans arrivait un système d’exploitation (OS) qui allait révolutionner l’accès à l’informatique pour le grand public : Windows 95 (Win95). Internet était balbutiant à cette époque. Les logiciels se devaient donc d’être stables avant d’être inscrits sur des disquettes et des CD-ROMs. Le problème pour un OS c’est la multiplicité des matériels qu’il doit prendre en compte et les nombreux logiciels installés dessus.
Alors, malgré les efforts des développeurs de Microsoft, il n’était pas rare pour les utilisateurs de devoir réinstaller Win95 sur leur ordinateur. À l’époque les ordinateurs étaient vendus avec le fameux CD d’installation. Avoir un ordinateur se méritait donc et nombreux étaient les gens qui s’en plaignait. Les critiques étaient nombreuses. “Le jour où Microsoft sortira un produit qui ne se plante pas, ça sera un clou”.
D’un côté, la noblesse technique ironisait sur la stabilité. Il faut dire que les systèmes Unix n’avaient pas besoin d’être arrêté pour fonctionner parfaitement. Inutile de tout redémarrer à chaque logiciel installé. Et le futur Linux promettait cette même qualité au grand public Le populaire Windows allait être renversé. Ce monde restait cependant réservé aux experts de l’informatique.
De l’autre côté, le clan Apple revendiquait ergonomie et simplicité. Et le retour de Saint Steve en 1998 allait finir de dépouiller la firme de Redmond de ses utilisateurs. Le coût des Macinstosh réservait cependant leurs usages à des utilisateurs fortunés.
Malgré cette concurrence, Windows restait populaire. La version suivante apportait plus de convivialité, stabilité et compatibilité avec les nouveaux périphériques. Les périphériques USB fonctionnaient et le plug-and-play était enfin une réalité. Plus personne n’ironisait sur le plug-and-pray (branche et prie). On était cependant très loin de la stabilité promise. Le redémarrage à l’installation de pilotes ou de logiciels et la réinstallation du système restait.
Et l’accident industriel que fut Windows Millenium n’aida dans la perception de stabilité. Les linuxiens rigolaient. Vous voulez que vos logiciels Windows tournent, exécutez-le sous Linux avec Wine. Linux émulait Windows. C’était peut être plus stable, mais pour un utilisateur normal, cela restait trop compliqué à mettre en place.
Microsoft préparait en coulisse son retour. Sa dernière version professionnelle, Windows 2000, montrait une stabilité impressionnante. Tellement stable qu’une fois en place sur un ordinateur, le CD d’installation devenait inutile. Elle serait la base de la prochaine version grand public : Windows XP. Les ordinateurs vendus sous ce système n’était plus livrés avec la fameuse galette. En pratique, une partition de secours était présente, mais était utilisée très rarement.
Ensuite, l’histoire de Windows s’inscriva entre versions maudites (Windows Vista et Windows 8) et versions plébiscitées (Windows 7 et Windows 10). La stabilité semblait disparaître une version sur deux. Il fallait être patient.
Depuis XP, Microsoft permet d’émuler le comportement des versions de Windows précédents. Ainsi, il était possible de faire tourner des logiciels compatibles Win95 sur un ordinateur récent avec XP ou supérieur. En pratique, cela ne fonctionne pas tout le temps mais l’idée de simuler le comportement d’un autre OS en conservant dans un répertoire ses librairies représente un bel effort.
Pour la virtualisation, c’est un autre combat. Simuler un ordinateur sur un ordinateur qui n’est pas stable n’est pas forcément pertinent. Surtout que la manoeuvre nécessite beaucoup de puissance processeur et de mémoire. Windows 10 et la progression du matériel sont passés par là.
Aujourd’hui, je préfère virtualiser une machine Linux sous Windows que d’installer Linux directement. Niveau stabilité et performance, rien à dire. La machine s’exécute comme si elle était installée nativement.
Les applications Internet sont souvent exécutées sur des serveurs Linux. Donc en simulant ce type de machine, je peux tester mes applications sur leur environnement final. C’est plus efficace.
Il y a une autre raison. Microsoft a tellement sécurisé son OS que lorsque j’appelle mes programmes, ils sont ralenti par ces processus de sécurité. Un environnement virtuel Linux sous Windows 10 est donc bien plus performant que son hôte. Quelle ironie !