Réveil en coulisses
Réveillé par un jeune employé à qui on ne confierait même pas un triangle, Norbert sort doucement de sa sieste. Du haut de sa position, il regarde l’orchestre philharmonique se mettre en place. Les « cordes » sont là. Les « vents » aussi. Cuivres et bois sont bien présents. Les « percussions » se chauffent un peu, il est temps pour Norbert de régler de tout cela. D’un geste professionnel, il demande à son second de s’occuper de la répétition des artistes avant le concert.
Bien sûr, ce sera Norbert qui présidera la représentation devant un public exigeant. Mais avant cela, un peu de préparation s’impose. Alors son intendant s’assure que chaque artiste est prêt. Tout le monde doit être bien accordé. Le mouvement du métronome réglé à la baguette par Norbert doit être connu de tous sans exception. Alors les percussions, respectez le rythme convenu, s’il vous plaît.
Le concert qui sera donné sera votre utilisation de votre ordinateur. Et il se passe beaucoup de chose en coulisses, surtout au démarrage. Mais de nos jours, cela se doit d’être instantané. Les gens ne savent plus attendre.
Power-On
Vous êtes assis face à votre ordinateur et vous appuyez sur le bouton pour qu’il démarre. Une image apparaît et vous voyez l’écran s’animer. Vous pestez contre la lenteur du démarrage, preuve que vous n’avez pas appliqué les conseils que je vous ai donné. Voici un lien vers un article qui pourra vous aider. Mais, vous êtes vous demandé ce que fait votre ordinateur entre le moment où vous appuyez sur le bouton et le moment où vous pouvez ‘surfer’ sur Internet.
Plein de choses. La première étape, appel PG (Power-Good) est un contrôle entre le bloc d’alimentation et la carte mère pour s’assurer qu’aucun défaut électrique ne risque d’endommager le microprocesseur (µp) et les microcontrôleurs (µc). Cette étape validée, il est tant de réveiller Norbert le µp. Ce dernier délègue au BIOS la validation de son espace de travail.
L’intendant
Je parle de BIOS (Basic Input Output System – système basique d’entrées sorties), mais de nos jours, le terme consacré est UEFI (Unified Extended Firmware Interface – interface micrologiciel extensible unifiée). Ce composant se positionne en interface entre le µp et les µc. Au démarrage, il enchaîne quelques étapes : POST, ROM et boot de l’OS. On va définir ces termes.
Le POST (Power-On Self Test ou auto-tests au démarrage). Consiste à vérifier que chaque composant, dont le BIOS lui-même, est démarré et prêt à répondre. Par composant, je parle des composants entrées (clavier, souris, …), de sorties (carte graphique) et des composants d’entrée/sortie comme les mémoires (disque durs, mémoire vive, …), la carte réseau (wifi, 4G, …) ou la carte son (micro et enceintes).
Cela fait de nombreuses vérifications à effectuer. Pour chaque composant accessible, le BIOS, contrôle que ce dernier est prêt, lui assigne un certains nombre de paramètres disponibles dans la ROM (Read only memory – mémoire non modifiable) et lui affecte un indicateur qui sera connu de Norbert lorsque ce dernier voudra l’interroger.
La partition
Tous les composants sont prêts, il reste une dernière mission au BIOS avant de rendre la main au chef d’orchestre : trouver la partition à jouer. Pour cela, il connaît une liste de composants (disques durs, clé usb, lecteurs divers) qui ont des partitions. Il interroge le premier de cette liste. Si ce dernier répond, il le met en contact avec le µp qui interprétera chaque commande trouvée.
Telle l’introduction d’une symphonie, le système d’exploitation (OS) est lancée par le µp. Des écrans s’enchaînent avant de laisser la main à l’utilisateur. C’est souvent cette phase qui est la plus longue en temps. Et déjà,
Conclusion
Vous l’avez compris. Norbert, le chef d’orchestre, c’est le microprocesseur. Son intendant, le BIOS, s’assure que chaque élément de la carte mère est prêt. Et s’il reste en coulisses, son rôle est indispensable au démarrage. Enfin, les musiciens, quelques soient leurs familles, sont les microcontrôleurs qui gèrent écrans, claviers, réseaux, …
Lors de cette seconde qui suit votre appui sur le bouton, il se déroule des milliers d’actions. Et le spectacle commence. En pratique, il ne commence réellement pour l’utilisateur que lorsqu’il peut utiliser son bureau (ou naviguer sur Internet), mais c’est lors de la première seconde que se prépare la scène.