Les beaux jours sont de retour. Et même si bars et restaurants restent fermés, il faut bien préparer la réouverture. Nos experts informatiques ont prévu le coup. Leur révolution se nomme Cléa. Le jeune recrue doit faire oublier les déboires de Robert avec une méthode plus douce. Afin de mener à bien sa mission, elle sera accompagnée d’une équipe de choc : la MCT ou Manual Contact Tracing.
Revenons un peu en arrière. À la fin du premier confinement, les restaurateurs ont été autorisés à accueillir des clients. La condition pour cela était de noter et le numéro de téléphone les clients dans un petit carnet. Si l’un des clients développait la maladie et qu’il se souvenait de ses pérégrinations au cours de la dernière semaine, le restaurateur devait alors fournir la liste des clients à la date de visite.
Dans un monde parfait, il était possible de prévenir chaque client du potentiel risque de contamination. ‘Allez vous faire tester !’ devenant le leitmotiv à suivre. Dans le monde réel, les carnets des restaurateurs étaient remplis de faux noms et numéros de téléphone. Notre président et ses ministres prenaient plusieurs dizaines de milliers de repas par jour.
Le système présentait bien d’autres failles. Il était impossible pour le restaurateur de s’assurer de la réalité des informations, quand les clients voulaient bien renseigner le carnet. De l’autre côté, rien n’interdisait aux clients de photographier le carnet pour récupérer les numéros de téléphone. Un bonheur pour un commercial en manque de contacts.
Comment s’assurer de la sécurité de nos concitoyens ? C’est une mission pour Cléa et l’équipe MCT. Leur mission, faciliter le traçage dans les lieux communs et alerter les cas contact si un cas de Covid est détecté. Cela rappelle la mission de Robert. Mais ici, point de traçage permanent. L’idée est d’automatiser le carnet de nos restaurateurs.
Concrètement, chaque fois que nous arrivons dans un lieu public, nous devons scanner un code QR avec l’application TousAntiCovid (TAC) de notre téléphone portable. Si nous n’avons pas de téléphone portable, la carnet de l’hôte nous sera tendu avant de pouvoir accéder à l’événement (bar, restaurant, événement sportif, …). En cas de Covid, la MCT devra en plus contacter les signataires du carnet.
Au moment où nous scannons ce code unique de l’événement, nous contactons Cléa et nous lui indiquons notre identifiant. En réalité, il s’agit d’un pseudonyme que seul nous (enfin, l’application TAC installée sur votre téléphone) connaissons. Cléa va donc stocker notre pseudonyme et le lier à l’événement.
Une semaine plus tard, nous consultons l’application TAC pour regarder l’évolution de la pandémie. TAC en profite pour s’assurer qu’il n’y a pas eu d’alertes nous concernant. Pour cela, il interroge Cléa. Si la MCT a validé un cas covid lors d’un événement où nous nous trouvions alors nous sommes prévenus. La légende ne dit pas si TAC nous balance. Il faudra contrôler le code.
L’idée en soi est de simplifier le travail des restaurateurs et des agences d’événementiel. En pratique, le protocole me semble léger. Comment s’assurer que tout le monde a bien scanné le code ? En mettant un vigile ? Et puis, cela implique que TAC soit installé sur le téléphone de tout le monde. C’est encore loin d’être le cas.
Je vois bien les fausses applications TAC fleurir dans les magasins d’applications pour faire semblant de scanner. En effet, rien n’assure le restaurateur que ses clients ont respecté le protocole. Le protocole Cléa aurait pu être inversé en demandant au restaurateur de scanner le code QR qui embarque le pseudonyme du client. Mais j’imagine déjà les défenseurs des droits de l’homme défiler.
Une rumeur est donc apparue il y a 15 jours : Cléa ne verrait jamais le jour. J’ai des doutes sur cette dernière affirmation. Sur le site Gitlab qui dévoile les coulisses de TAC, les développements sont toujours en cours. Tous les moyens sont bons pour combattre le fléau. Et Cléa sera une pierre à l’édifice. Il faudra voir le prix de la pierre.
À part cela, tout va très bien. La Cnil a validé le Pass Sanitaire. Et Framboise Orange l’a dit : ’Par la suite, le topic kafka est consommé par logstash qui repousse les analytics dans un elasticsearch. Les analytics sont ensuite analysés grâce à un kibana.’. Comment voulez-vous qu’on les prenne au sérieux ? Mais çà, ce sera dans un prochain épisode.