Les jeux vidéo se décomposent en 2 branches : les constructeurs de consoles et les éditeurs de jeu. Cette distinction entre le matériel (hardware) et le logiciel (software) est très marquée. Ainsi, les studios de développements ne fabriquent pas leurs consoles. Nintendo n’est pas une exception. Si leurs consoles ne se vendaient pas, ils continueraient à créer des jeux pour d’autres supports.
Bien sûr cette situation ne s’est jamais produite pour Nintendo. Mais d’autres constructeurs de l’époque ont renoncé à produire du matériel pour se consacrer aux jeux. Mais revenons un peu dans le passé.
Au début des années 80, Atari est le roi du domaine. Personne n’imagine sa chute. Pourtant, des mauvais choix vont entraîner l’effondrement du marché et la disparition du roi. Il essaiera bien de revenir, mais ses concurrents ne lui laissent aucune place, et le constructeur est condamné à disparaître. La marque a été rachetée plus tard pour vendre des jeux vidéo. La partie matérielle était oubliée.
Au début des années 90, il n’existe réellement que 2 constructeurs : Sega et Nintendo. Ils dominent tellement le marché que personne ne voit comment un troisième acteur pourrait arriver. Mario et Sonic sont les rois des cours de récréation. Aucun autre constructeur n’arrive à vendre ses consoles. Même avec l’arrivée du support CD, Nec, 3DO, Atari, Amiga, Philips, … n’arrivent pas à s’implanter.
Il faut l’envie de revanche d’un géant de l’électronique pour bousculer les lignes. Sony n’a pas apprécié le lapin posé par le plombier. Il emploie ses ingénieurs à produire la meilleure des consoles. Il faut dire qu’il a beaucoup appris de son ancien partenaire. Et son pari est gagnant. La Playstation devient incontournable.
S’il y a de la place pour 3, il n’y en a pas forcément pour 4. Microsoft ne fait encore que des jeux (et d’autres logiciels) et travaille en parallèle avec Sega. La branche matérielle de ce dernier est lourdement déficitaire. De son côté Microsoft a des envies de diversifications et se lance dans la compétition. L’un annonce son retrait du marché quand l’autre propose sa nouvelle console.
Comme quoi, les places ne sont jamais définitives, surtout lorsque vous vous alliez avec quelqu’un de plus puissant. Sony et Microsoft se sont imposés après avoir appris de leurs partenaires. Depuis 20 ans, le marché des consoles est donc acquis à ces trois entreprises. Du côté des ordinateurs, la concurrence matérielle est plus complexe à analyser. Trop d’acteurs, et les jeux vidéo ne sont pas leur objectif principal.
Intéressons-nous maintenant aux éditeurs de jeux. Au début des jeux vidéos, un bon concept réalisé par un bon développeur et un nouveau studio naissait. Si les jeux suivants fonctionnait, le studio s’agrandissait. Si les échecs s’enchaînaient, le studio disparaissait ou était racheté par un concurrent pour récupérer les licences intéressantes.
Ainsi, le nombre de développeurs a toujours été très important. Pour autant, certains studios ont trouvé les bonnes formules pour rester dans le jeu. Ainsi, on voit mal comment Blizzard, Electronic Arts ou Ubisoft pourraient disparaître. Ces studios ont des racines qui remontent au début des années 80 (90 pour Blizzard). Leurs licences sont nombreuses et plébiscitées par le public.
D’autres éditeurs ont mystérieusement disparu. Ainsi, en rachetant le nom Atari, Infogrames en a subi la malédiction. Le géant semble avoir définitivement coulé après une tentative malheureuse d’accéder au monde matériel.
Contrairement aux consoles, le monde de l’édition des jeux vidéo n’est pas rythmé par les cycles de production de nouvelles consoles. Les acteurs sont trop nombreux. Il m’est impossible en quelques lignes de présenter toutes les histoires.
Cependant, depuis 10 ans, des développeurs indépendants ont rafraîchi le paysage. Un petit jeu produit par quelques professionnels dans un garage, s’il plaît, il peut se retrouver sur des millions de consoles. La fièvre de l’or a contaminé beaucoup de développeurs. Même si cela peut paraître irréel (unreal), ce sont les vendeurs de pelles et de seaux qui y gagnent. Mais parfois, des pépites apparaissent.
Si pour le matériel, il n’y a plus de place pour un nouveau challenger, rien ne semble figé côté logiciel.