L’ordinateur et le téléphone portable ont envahi notre quotidien. Pour autant, leur principe de fonctionnement paraît abstrait pour la plupart des utilisateurs. Pour comprendre comment cela marche, il faut se baser sur des mécanismes moins complexes. Prenons une horloge. Un système de poulies et d’engrenages fait tourner progressivement 2 ou 3 aiguilles sur un cadran.
Par cette analogie, on peut représenter un ordinateur comme un ensemble de poulies, d’engrenages et de cadrans toujours plus complexes. Il est ainsi possible de rendre des services plus évolués que de mesurer le temps. Je ne vais pas chercher à construire un ordinateur moderne avec des poulies. Cela prendrait trop de temps et serait trop complexe.
Plaçons-nous du côté de l’utilisateur. Comment lui présenter les services accessibles depuis un ordinateur ou un téléphone portable ? En utilisant une autre analogie. Un employé de bureau écrit des rapports (fichiers) qu’il stocke dans des dossiers. Lorsque ceux-ci sont terminés et validés, ils sont placés dans des archives. ‘Dossiers’, ‘Fichiers’, ‘Archives’ … avec ces trois termes, vous avez l’interface textuelle des premiers systèmes d’exploitation.
Mais le mode texte n’est pas accessible à tout le monde. L’informatique s’est popularisée lorsque les ordinateurs ont affiché des images en plus du texte. Nos trois éléments ont été affichés sur un ‘bureau’. Les images étaient simples mais facilement reconnaissables. Plus les gens appréhendent ces concepts visuels et plus le papier disparaît du meuble de travail.
L’outil informatique a reproduit l’outil matériel pour être plus facilement compréhensible par un public non initié. On appelle cela le skeuomorphisme. Ce mode de design qui remonte à l’antiquité permet d’adapter une population aux nouvelles technologies. Ensuite, lorsque cette dernière est habituée, de nouveaux concepts peuvent être introduits.
Certains vendeurs d’informatique ont poussé le système dans des retranchements parfois surprenants. L’histoire des étagères d’applications de l’interface des premiers IPhone est encore récente. Mais qui se souvient du Packard Bell Navigator ? Cette surcouche de Windows 95 permettait de retrouver ses applications en parcourant les pièces d’une maison virtuelle. C’est à redécouvrir si vous avez le temps.
Mais le skeuomorphisme ne s’arrête pas au domaine de l’emploi de bureau. Il est utilisé pour apporter une ambiance à un logiciel ou à un site Internet. Ainsi, les sites de jeux peuvent utiliser des arrières plans et des cadres de couleur bois pour rappeller les jeux de plateaux de l’enfance. Une épaisseur et une ombre peuvent être placées sous les pions du plateau.
Le skeuomorphisme est aussi utilisé dans des logiciels professionnels. Les premiers lecteurs de musiques au format MP3 reprenaient l’organisation d’une chaîne Hifi. Les boutons ‘play’, ‘pause’, ‘rewind’, ‘forward’, ‘stop’ y sont reproduits au symbole prêt. Le triangle orienté à droite permet de lancer la lecture du fichier. Sans s’y connaître en informatique, ce symbole parle à tout le monde.
Le skeuomorphisme se cache dans les détails des interfaces de nos applications. Certes, ce mode de représentation a tendance à disparaître, remplacé par de nouveaux modèles plus modernes, plus efficients, plus simples. Pour autant, il permet aux non-informaticiens de comprendre les logiciels.
Comme le grec et le latin permettent d’appréhender les concepts scientifiques (même s’il n’est pas nécessaire de parler des langues mortes pour être un bon médecin), le skeuomorphisme simplifie l’accès au domaine informatique. Mais là, inutile d’acquérir des connaissances en amont.
Maintenant que vous avez compris ce concept, je vous laisse chercher les références du monde réel dans vos applications favorites.