WEC, couloir 11, un groupe de postulants attendent la sortie des examinateurs. Le dernier candidat sort de la salle 113. GMXIV regarde les autres prétendants. Il n’a pas de doute sur la qualité de sa prestation. Il sait qu’il a convaincu le jury. Son expérience est suffisante pour ce nouveau poste ouvert au sein du prestigieux institut.
Entrons dans la salle et observons les examinateurs débattre. The Spam et DDOS ne comprennent pas pourquoi s’infliger une telle souffrance. Les influenceurs sont des méchants de pacotille. Arrivistes, superficiels, mesquins, mythomanes, … peut-on leur faire confiance pour faire le mal ?
Mais les deux compères ont confiance en leur mastermind, le Faussaire. Ses plans se sont toujours révélés payants. Ce dernier se tourne vers eux, un chat dans la main, et leur demande ce qu’ils pensent du dénommé GMXIV. The Spam reconnaît que son discours est bien rôdé. DDOS est surpris par le nombre de ses suiveurs.
Contrairement aux autres influenceurs, il se donne une image proche de son public pour mieux leur proposer ses plans. Bien sûr, il ne fait que proposer les bonnes affaires. Il n’a aucun intérêt financier. Il n’est pas au courant qu’il s’agit de dropshipping. The Spam tousse. Il ne s’agit pas d’une activité illégale.
Effectivement, le dropshipping n’est pas illégal. Il s’agit d’une pratique de commerce en ligne où le vendeur ne possède pas le bien qu’il vend. Il se positionne en intermédiaire entre le producteur et l’acheteur. Depuis son site, il recueille les commandes et les transmet au fabricant qui l’expédie.
Créer un site est très simple. Des plateformes légales proposent des solutions clés-en-main qu’il suffit ensuite de personnaliser avec les images et les descriptifs fournis. Certaines plateformes vont plus loin en proposant sur catalogue les produits à mettre en vente. Le nom de domaine et les produits choisis, l’aventure commence.
Il n’y a aucune tromperie tant que le vendeur respecte ses devoirs. Mais les influenceurs ne sont pas là pour souffrir avec autant de règles, OK ! Ces derniers assurent le minimum : faire la promotion sur les réseaux sociaux d’un produit acheté 1 et revendu 20. Ils se partagent le bénéfice avec la plateforme de vente.
Et que le produit ne rende pas le service annoncé, qu’il soit non conforme, qu’il ne respecte aucune norme, que les avis soient bidonnés, que la livraison soit aléatoire, que la promotion annoncée soit mensongère, que le service après-vente soit inexistant, que le public cible soit des gamins de 13 ans … ils s’en moquent, tant qu’ils ont l’argent.
Voilà pourquoi le Faussaire s’intéresse à ces gens. Des influenceurs, qui pour des miettes, vendent de la camelote à une audience fragile, même à leur mifa (famille), c’est un financement facile pour les autres activités du WEC. Et le dernier postulant a toutes les qualités pour cette mission.
Pourtant, il est facile d’éviter ce type d’arnaque. Lorsqu’une personne publique vous propose un produit révolutionnaire, il ne l’a pas inventé. Il suffirait à son audience de ne pas suivre les liens proposés, mais, avec une ‘recherche par image’ sur Google, de trouver le produit d’origine … et de l’acheter pour le 20ème du prix proposé.
Mais le Faussaire reconnaît le talent de persuasion de ces influenceurs. Et avec leur faible niveau d’éducation, ils sont eux-mêmes faciles à convaincre. Une villa et une Porsche dans un pays ensoleillé, et la moindre ex-star de la télé-réalité proposera des colliers de créateurs (made in China) a des gamines qui croient en cette réussite.
Le Faussaire termine son explication sur le fait que GMXIV fera un excellent responsable de cette nouvelle division. Son double jeu constant, sa capacité de mise en retrait, son absence de moralité, … Il est parfait. Les deux comparses approuvent.