Amicalement vôtre

A l’instar du célèbre duo Lord Brett Sinclair / Daniel Wilde, un autre duo va jouer un rôle majeur dans l’arrivée de l’informatique familiale : Sir Clive Sinclair et Steve Jobs. Si l’histoire n’a retenu que le second, ce sont deux philosophies diamétralement opposées qui ont apporté à ce monde l’informatique moderne.

Tout le monde connaît Steve Jobs. Étudiant américain facétieux qui décide avec son ami Steve Wozniak de créer et fabriquer des ordinateurs afin de profiter de l’implantation de l’informatique dans la société. L’histoire retiendra que l’aventure a commencé dans un garage pour ne plus s’arrêter. 

L’américain est hâbleur, enthousiaste, visionnaire. Il a de grandes idées et souhaite les partager avec le monde. Le génie est perfectionniste et cela pousse à l’élitisme. Il vaut mieux un produit qui répond correctement au besoin de ses clients, quitte à ce que cela soit plus cher. 

Peu connaissent Clive Sinclair, un inventeur de génie et un homme d’affaires infatigable en dépit de ses échecs. Il est anobli par la couronne pour ses nombreuses créations et son apport dans l’industrie électronique anglaise. Il n’est pas Lord mais Sir. Le chevalier n’arrêtera jamais de créer.

L’anglais est discret, travailleur et passionné. L’électronique est un outil et l’objectif est d’être le premier et le plus abordable. S’il est en avance sur son temps, le génie oublie trop souvent que l’électronique demande des connaissances. Il est en décalage avec le consommateur moyen.  

Steve convainc les foules. Son premier ordinateur est un succès même s’il se destine à un public aisé. La force de persuasion du charismatique patron et les talents d’ingénierie du second Steve sont à l’origine d’un produit révolutionnaire. Une entreprise a un besoin particulier, Apple fournit la solution technique ou logicielle. 

L’américain sait être à l’écoute de ses clients. Et la sortie du Macintosh, avec ses adaptations, crée la machine à succès. En revanche, l’élu écoute moins ses collègues. Ses colères agacent l’équipe dirigeante et les ingénieurs qui l’épaulent dans ses créations informatiques.  

Au début de sa carrière, Clive enchaîne les innovations. Première télévision portable (1966), première calculatrice portable (1972), première montre à LED (1975). Il est donc naturel que son ordinateur, le ZX80, soit léger, innovant et abordable. C’est sa marque de fabrique  mais il oublie la partie marketing.

L’anglais ne connaît pas le succès. Alors, il revend à Amstrad sa filiale informatique pour prospecter dans les moteurs électriques. Il propose la C5, une mini-voiture électrique sortie en 1985 mais qui ne trouve pas son public. Trop en avance sur son temps, ses micro-ordinateurs et son esprit créatif  ont permis à d’autres de connaître le succès. 

Je ne suis pas sûr qu’on aurait fait une bonne série avec ces deux-là. Et pourtant, ils ont changé la face du monde informatique. Les ordinateurs devenus sont abordables et répondent aux besoins de tous.

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