Mehdi n’est pas content. Il n’arrive plus à placer ses collaborateurs chez ses clients comme avant. Il faut dire que la concurrence en approche ne joue pas avec les mêmes règles. Elle travaille pour presque rien, s’améliore jour après jour et répond présente à tout moment de la journée.
Non, je ne parle pas des développeurs indiens mais de l’arrivée des intelligences artificielles (IA). Imaginez, pour 10 $ par mois, il code en un temps record les demandes que vous lui exprimez. Il connaît la majorité des langages. Il ne vous reste qu’à contrôler la cohérence de son code et vous pouvez transmettre le composant développé à l’équipe suivante.
En comparaison, les développeurs proposés par Medhi ne font pas le poids. Ils coûtent en moyenne 1000 fois plus cher. Ne travaille que 8h par jour au maximum. Et vous font patienter des heures pour la moindre réponse ou la moindre explication sur un composant qui ne répond pas correctement.
En cas d’anomalie, un développeur d’ESN se tourne vers le contrat signé. Si c’est une régression, c’est de sa responsabilité et la correction est à sa charge. Si c’est une évolution, c’est au client de payer le travail supplémentaire. La moindre demande est examinée des heures par les analystes même si la modification prend 5 minutes.
Alors qu’avec une IA, si les développements ne passent pas la barrière des contrôles, l’analyste chargé de la réalisation, demande à son assistant numérique. Pour moins d’un centime d’énergie, la réponse est donnée dans la seconde. Reste à l’analyste de revoir sa demande pour obtenir une correction.
Les esprits chagrins rétorqueront que les demandes des analystes partent sur des serveurs hébergés ‘on ne sait où’. C’est déjà le cas pour la majorité des services. Et des fuites de données liées à des partenaires extérieurs cela existe aussi. Mais, pour vous faire plaisir, ce n’est pas compliqué de créer son IA de développement sur ses serveurs.
Un modèle de langage, cela se paramètre et cela s’héberge facilement. L’étape de construction est même facultative tant les modèles existants sont performants. Le plus long est encore le paramétrage.
Fini les réunions stériles avec des prestataires. Fini les contrats à rallonge avec des clauses fumeuses qui transforment en usine à gaz la moindre demande non prévue. Fini les engueulades pour savoir si telle intervention est une évolution ou une correction.
Je ne m’inquiète pas pour Mehdi, il saura rebondir dans un autre secteur. Et s’il est fidèle à l’informatique, il saura proposer de nouveaux services à ses clients. Il faut des experts pour intégrer correctement ces outils. L’intégration des IA chez les clients donnera lieu à une nouvelle expertise proposée par les commerciaux.
Et l’informatique ne se limite pas à la technique. Ainsi, les ESN sont souvent spécialisées dans les domaines métiers. Financier, Juridique, Ressources Humaines, … les différentes activités présentent dans chaque entreprise sont informatisées et font l’objet d’évolutions régulières. Mehdi transformera ses collaborateurs en consultants auprès des clients.
La fin des ESN ? Pas vraiment. Cependant, l’IA apporte des opportunités. L’apprentissage d’un cadre de travail est facilité si la bonne réponse est donnée par l’assistant numérique. L’informaticien n’a plus qu’à se concentrer sur le besoin de son client pour bien ordonner les composants de l’application finale.
D’une manière générale, ces nouveaux outils vont faciliter et améliorer la qualité des programmes écrits. C’est une révolution. Des métiers deviendront inutiles. D’autres prendront de l’importance.
Il y aura donc des résistances. Quelques purs développeurs se réfugieront dans des niches technologiques. Dans les grandes administrations, les nouvelles pratiques informatiques émergeront avec 10 ans de retard au minimum. Il ne faut pas casser les positions de certains grands chefs.
Pour les autres informaticiens, j’ai envie de dire “N’ayez pas peur.”. Ce changement est bénéfique si on sait progresser avec lui.