Je pensais profiter de mes congés pour en apprendre plus sur l’intelligence artificielle. Je comptais sur un nouvel achat pour mettre en œuvre les modèles de langages, exploiter des agents artificiels, découvrir des applications d’automatisation comme n8n pour automatiser mes besoins.
Il faut croire que les plans sans accrocs ne le sont que pour Hannibal. L’assembleur qui me promettait une configuration performante pour début décembre semble débordé. Ce sera peut-être début janvier. Je ne leur ferais pas de publicité. Alors j’ai changé mes plans. Je m’en sors bien au clavier. Soyons créatifs.
Je travaille avec un Chromebook. Il fait de son mieux. L’éditeur vsCode que j’utilise est exécuté dans une machine virtuelle. Simuler Linux sous ChromeOS, je reste surpris par la réactivité même si c’est loin d’être optimal pour le faible micro-processeur. Je ne me risquerai pas à faire tourner mon remplaçant.
Mon ordinateur de fortune m’a proposé une autre solution : Gemini. Récente création de chez Google, l’assistant virtuel se propose de répondre à toutes vos questions. J’entends d’ici les critiques. “Tu sais combien ça consomme d’eau les IA ? Et d’électricité ?”.
Je vous arrête de suite. L’eau ne disparaît pas. Elle se transforme en vapeur et repart dans son cycle. Quant à l’électricité, combien pensez-vous que cela coûte de chercher une information sur Internet ? Combien cela coûte de visionner des tutoriels spécialisés, d’écouter des podcasts … pour obtenir le renseignement qui vous fera avancer ?
Comme pour Internet, ce qui prend le plus d’énergie, ce n’est pas le texte, mais le son, la vidéo et l’image. Alors les tutoriels et les conseils écrits que je peux glaner de l’IA sont largement plus rentables que des heures de recherche sur des forums ou des guides génériques proposés par les concepteurs.
Puisque Google met à disposition l’assistant Gemini, autant en profiter. Et je dois reconnaître qu’il se débrouille bien pour trouver la bonne information sur Internet et m’indiquer les sources utilisées. Cela m’évite de parcourir les sites internet souvent mis en avant par la recherche de son grand frère.
Depuis une semaine, je suis allé plus loin. J’aurais pu intégrer Gemini comme assistant dans vsCode et lui demander de créer des applications à ma place, mais la mode du ‘vibe coding’ me gêne. La plaisanterie sur cette tendance c’est 3 minutes pour obtenir une application et 3 mois pour de débogage pour rendre l’application fonctionnelle.
J’ai opté pour une solution moins brutale. Gemini connaît tous les langages et paradigmes de la Terre, il va pouvoir m’aider à concevoir l’application. Je soumets un besoin sur mon projet, il me propose une solution que j’implémente.
Premier constat, l’assistant cherche la solution la plus rapide à mon problème. La conséquence est que si la réponse est fonctionnelle, elle n’est pas évolutive. Je dois donc ajouter des contraintes à sa réponse afin d’obtenir un code plus générique et maintenable.
Là encore, le résultat n’est pas sans tâche. Dès que les objets se multiplient, il a du mal à se rappeler comment il les a nommés dans ses propositions précédentes. Au départ de notre conversation, je lui ai dit que j’étais débutant sur la technologie et que je souhaitais des explications. Ses remarques me permettent donc de faire le lien.
En une semaine, par rapport au temps passé, je reconnais que j’aime cette façon de coder et d’apprendre une technologie. Il n’y a pas de temps mort, pas de longues recherches dans des documentations imbitables ou sur des forums fouillis. Certes Gemini laisse passer des erreurs, mais la solution n’est jamais très loin, et cela renforce l’apprentissage.
Je n’ai pas les réflexes des professionnels de l’IA. Le concept de RCT (Rôle, Contexte, Tâche) ne m’est pas familier. J’attends l’arrivée de mon futur ordinateur pour définir des agents superviseurs et supervisés qui s’assureront de la meilleure réponse à la réalisation de futures applications.
Mais le plaisir d’un développeur est dans la compréhension de ce qu’il crée. Contrairement aux vibe coders, la compréhension du code final me semble indispensable pour assurer une application de qualité.
Ma position n’est sûrement pas partagée. Certains diront que l’essentiel c’est le métier implémenté. J’ai vu bien des applications plantées pour savoir que la technique ne doit pas être sous-traitée. Comprenne qui voudra …
