Tout commence par une information. À la radio ce matin, un chroniqueur de RMC raconte que les montres et bracelets connectés peuvent détecter le Covid-19 7 jours avant les symptômes de la maladie. Par quel miracle nos espions numériques réussissent-ils ce tour de force ? La chronique est complète sur l’utilisation de ces technologies mais les paroles s’envolent. Alors, cherchons les écrits.
Si le sujet est évoqué sur une radio généraliste, il est nécessairement abordé dans la presse écrite. Quelques mots clés sur un moteur de recherche sont suffisants pour trouver des articles et approfondir le sujet. Je ne connais pas futura-sciences mais l’article est complet et cite les sources scientifiques. Ce sera utile pour approfondir le sujet. L’indicateur suivi est le rythme cardiaque.
Notre cœur bat plus ou moins vite en fonction de notre activité quotidienne. Dans le cas où nous sommes contaminés par un virus, notre organisme réagit et change légèrement notre rythme cardiaque (fréquence, amplitude, …). Ces variations peuvent être perçues par les bracelets connectés et utilisées pour alerter son porteur.
En fait, les bracelets collectent énormément d’informations. Un gyroscope permet d’enregistrer les mouvements. De là, il est possible de connaître notre nombre de pas et d’en déterminer notre activité physique. De la même manière, le bracelet sait si nous avons bien dormi. D’autres capteurs sont intégrés et peuvent mesurer notre rythme cardiaque, notre température cutanée, le taux d’oxygénation de notre sang, …
Certes, ce n’est pas du matériel médical, mais à partir de 20 €, le nombre d’informations remontées est considérable. Une question se pose. Peut-on avoir confiance dans ces données ? Si nous considérons que nous sommes notre propre référentiel, avec l’outil mathématique que sont les statistiques, la réponse est OUI. Et ce sont sur ces bases que les chercheurs américains ont réalisé leurs études.
Voici le lien vers l’étude de l’hôpital du Mont Sinaï à New-York. Ces 26 pages écrites dans un anglais scientifique avec un vocabulaire spécifique aux domaines médical (rythme circadien, VFC, …) et statistiques (Cosinor, mesor, acrophase, …) m’ont posé quelques difficultés de compréhension. L’étude ne porte que sur le covid-19, avec une montre connectée Apple. Mais le constat des scientifiques est valide.
D’autres changements dans nos vies peuvent-ils générer les mêmes indicateurs relevés par les bracelets connectés ? Les limites des indicateurs statistiques sont là. Mais dans la situation actuelle, il vaut mieux isoler une personne à tort que de laisser quelqu’un propager la maladie. Les conséquences seront toujours moindres qu’un confinement général ou un couvre-feu qui ne laisse que peu d’activités après le travail.
La question du traitement des données reste. Il est parfaitement possible de créer une application présente sur notre téléphone qui nous informe si nous présentons des symptômes. C’est alors à nous de nous confiner et de prévenir nos proches. Mais, les géants des nouvelles technologies sont friands de ces données et proposent plutôt un pseudonymat.
Et les gouvernements de la plupart des pays veulent reprendre une activité normale. Les enjeux politiques ont tendance à freiner la résolution des crises. Et on préfère mettre en place un numéro vert ou des affiches dans les aéroports. Est-il si difficile de reconnaître ses erreurs ? Sommes-nous si orgueilleux pour rejeter les solutions qui ne viennent pas de nous ? Pas assez cher mon fils !
En tout cas, cet article m’a permis de voir l’état de la recherche et l’informatisation de ce domaine. Découvrir que Jstor et autres publications scientifiques ne sont plus la norme dans la diffusion de la connaissance a quelque chose de rassurant. J’ai ainsi découvert le portail Researchgate.net et constaté qu’il est possible de croiser les sources pour vérifier l’information.