Comment gagner de l’argent sur Internet ? Les esprits n’ont pas phosphoré longtemps au WEC pour savoir comment piller le portefeuille des couillons consommateurs. Tout s’achète et tout se vend sur Internet. L’important c’est la présentation du produit. L’argument publicitaire fait la différence … surtout s’il joue sur les émotions.
Prenons l’une des marottes de Doc TB, l’audiophilie. Ou plutôt l’idiophilie comme il aimait présenter sa caricature dans les articles de Canard PC Hardware. Pour la plupart des gens, entre deux câbles, le choix dépend du prix. L’audiophile a conscience de l’influence des caractéristiques techniques du câble.
Le dernier maillon qui relie l’appareil diffuseur à l’enceinte se doit d’être isolé des ondes électromagnétiques (OEM) extérieures. Autrement, il peut se transformer en antenne et ajouter des sons parasites dans la musique. OK. Mais l’idiophile, lui, veut faire envie, étaler son argent dans son loisir, comme son cousin, le beauf de l’informatique.
Vendons à ce dernier le câble le plus cher possible avec des blindages inutiles. Le câble doit être épais. Et faisons lui croire qu’il faut aussi isoler le câble qui alimente électriquement son installation. En dorant le tout, on peut augmenter le prix. 700 € un câble réseau de 1,20m, les protocoles de correction d’erreurs sont inconnus de l’idiophile.
Mais le problème de ces pigeons, c’est qu’ils sont assez rares. Il faut plumer plus de monde en partageant avec enthousiasme des produits inutiles, donc indispensables. Pour cela, les influenceurs font un très bon travail. J’ai déjà consacré un article sur les vendeurs de rêve.
L’idée est simple. Des influenceurs étalent leur train de vie et partagent avec joie leurs dernières acquisitions. Et comme ce sont des amis, ils expliquent comment ils ont obtenu leurs vêtements, montres, téléphones, … il suffit de passer par leur lien d’affiliation. Des petites sommes prélevées à des millions de crédules, cela fait de l’argent.
Mais on peut faire mieux. Pour cela, il faut activer l’émotion primaire la plus puissante de l’être humain : la peur. Face à cette émotion, le pigeon ne raisonne plus. Il abonde dans le sens de celui qui apporte une solution. En position de force, il devient possible d’imposer des prix délirants.
Ainsi, la pandémie de 2020 a permis d’écouler des stocks de masques en papier à des prix délirants. Les JT annonçaient le nombre de morts chaque soir, leur faisant croire que s’ils ne suivaient pas les consignes, ils tomberaient dans la tristesse de la perte d’un être cher. L’anxiété installée, c’est parti pour les affaires.
Une occasion pareille ne se présente qu’une fois et ne dure pas assez longtemps. Prolongeons le spectacle. Inventons des maladies imaginaires liées aux OEM des appareils modernes et vendons des dispositifs pour bloquer cela. Il y a toujours des gogos pour croire que coller un patch derrière un téléphone ou poser un cône dans le salon va les sauver.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin. Si des gens pensent qu’un chapeau en papier d’aluminium les protège mais qu’ils ont peur d’être ridicules, on peut leur vendre des vêtements modernes tissés avec des fils d’argents, en multipliant le prix par 5. On n’est pas une œuvre de bienfaisance non plus.
Le WEC est un organisme imaginaire. Les escrocs qui profitent des faiblesses humaines sont bien réels. Face à cette stratégie d’exploitation des personnes vulnérables, j’oscille entre le dégoût et la colère.