Les études supérieures sont la dernière étape avant l’entrée dans le monde du travail. Étudiants, on le perçoit comme comme un moyen d’acquérir des connaissances. On a encore un degré de liberté dans les projets de fin d’études et si on a eu des enseignants passionnés, ils ont pu nous transmettre beaucoup plus qu’une somme de connaissance mais aussi un attrait pour des domaines que nous n’imaginions pas.
Mais à l’exception de quelques camarades de promotion qui poursuivent en doctorat sur des domaines plus théoriques, le Master 2 nous amène vers le monde du travail. Certains ont préféré commencer avant, après une Licence 3 et l’envie d’être indépendant financièrement ou d’arrêter la galère des petits jobs.
On se retrouve alors devant plusieurs choix :
- Soit l’école nous met à disposition un réseau d’entreprises partenaires qui embauche les jeunes diplômés. Les places sont cependant limitées et même un major de promotion n’est pas sûr d’en profiter tant les conditions d’accès peuvent se montrer obscures.
- Soit on profite du réseau de ses parents.
- Soit on galère avec les voies classiques : Pôle Emploi, Apec, sites de recrutement spécialisés, … .
C’est dans ce troisième cas que s’engouffrent la majorité des étudiants. S’appuyer sur le réseau d’autres personnes n’est pas systématiquement possible et pourtant il permet de résoudre un problème épineux. Pour postuler à un emploi, il faut de l’expérience et pour avoir de l’expérience, il faut un travail.
Il existe d’autres moyens de travailler en informatique comme les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadeo, …) ou le FreeLance mais dans ce cas, il faut déjà une expérience valorisable.
Mais revenons à nos amis. Si José a pu travailler avec son père et se faire une expérience valorisante, Olivier n’a pas choisi une formation dans la branche de ses parents. De plus, il n’a pas vraiment envie de rester dans la région et cherche à se rapprocher des grandes métropoles.
Le problème pour Olivier est le suivant. Son stage n’a pas abouti vers un emploi. Il faut dire que certaines entreprises se servent des stagiaires comme de variables d’ajustement sur des projets. Il se doutait bien qu’il ne resterait pas et l’ambiance de ces boîtes ne donnait de toute façon pas envie.
Les emplois en informatique sont souvent situés dans les capitales de province. Éventuellement, vous pouvez tomber sur une offre d’emploi située dans un petit village au milieu des champs, mais pour un jeune, ce n’est pas le mode de vie rêvé.
Le domaine informatique est majoritairement contrôlé par les ESN (Entreprises de Services Numériques). La plupart des grands groupes ont externalisé leurs développements informatiques.
Les ESN, anciennement SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique), sont l’équivalent des boîtes d’intérim dans d’autres domaines. Ils répondent aux appels d’offres de sociétés et fournissent des profils pour répondre à ces appels d’offre.
Par exemple, la Caisse d’épargne a besoin de développer une application de suivi de comptes bancaires sur smartphone pour ses client mais elle n’a pas les ‘ressources humaines’ capable de réaliser cette application. Elle s’adresse donc à un ESN (après un appel d’offre ou non). Cette dernière lui fournit une équipe de développeurs spécialisée en Techno Web et sur du développement iOS et Androïd.
En entrant dans une ESN, Olivier espère donc se faire de l’expérience sur des technologies récentes qu’il a vu au cours de sa formation. En pratique, une jeune recrue se retrouve sur des projets de maintenance applicative. Concrètement, il va maintenir une application développée par d’autres personnes, dans une technologie ancienne.
C’est comme si José, au lieu de travailler pour son père, avait cherché des missions en intérim en espérant travailler sur un chantier supervisé par un architecte célèbre et original, et au final se retrouvait à construire l’annexe de la cuisine du lycée Voltaire.