La question des noms m’a toujours fasciné. Comment rendre attractif ce qui d’origine ne présente pas d’intérêt fort. Depuis que l’informatique présente un intérêt commercial, le marketing s’en est mêlé.
Si je remonte à mon enfance, les noms des ordinateurs à la mode se démarquaient d’autres produits. Si je vous dit ‘Apple’, la marque est connue aujourd’hui, mais à l’époque c’était suffisamment original pour se démarquer. Par comparaison, le rival de l’époque, l’IBM PC et les compatibles, faisait terne. On ne fait pas plus utilitaire comme nom.
Les noms d’ordinateurs étaient :
- soit très originaux : Atari, Amiga, Amstrad. Des noms en ‘A’ pour apparaître dans le début de la liste des catalogues.
- soit très ternes : MO5, TO7
Marketing oblige, on se souvient surtout des premiers.
Si on regarde maintenant comment sont choisis les noms d’ordinateur aujourd’hui, pour le glamour, on repassera. Vu la quantité de référence qui sortent chaque année, on ne peut pas s’attendre à une imagination débordante.
Prenons Apple. Ils se sont fait les spécialistes des noms minimalistes. On prend un objet, on ajoute la lettre ‘i’ devant et cela fait un produit Apple : iPhone, iWatch, iMac, iPod, iPad. Pod et pad signifient en anglais ‘cosse’ et ‘bloc’. Les humoristes inventeront sûrement de nouveaux produits Apple.
Comme chaque année ils sortent de nouvelles versions. Niveau marketing, l’itération de l’année en cours est préfixé de ‘Le nouvel’. Le nouvel iPhone, … . Et pour vendre les autres produits, on remet le numéro de l’itération. Simple et efficace. Depuis, la mort de Steve Jobs, ils ont un peu segmenté leur marque de téléphone, mais cela reste lisible.
Pour les autres constructeurs cela devient plus compliqué. Là où Apple sort jusqu’à trois références de téléphone, Certains en sortaient à leur grande époque plusieurs dizaines. C’était notamment le cas de Samsung et Nokia.
Pour le second, si on revient à la fin des années 90, le nom d’un téléphone devait tenir sur 4 chiffres. Jusqu’à 9999 références possibles. Ils n’ont pas eu l’occasion d’aller aussi loin. Ils se sont bien essayé dans les smartphones mais n’ont pas choisi l’OS le plus populaire. Malgré cela ils avaient repris cette logique de numérotation. Les téléphones se nommés donc ‘Lumia’ suivi d’un code sur 3 puis 4 chiffres.
Pour Samsung, à coup de 30 références lors des années les plus prolifiques, choisir un nom de téléphone était devenu un gag. Ils ont rétréci leur gamme mais cela reste terrible. Leurs smartphones sont désormais des Galaxy auxquels il faut rajouter une lettre (le niveau de gamme), un chiffre (l’itération mais pas tout le temps) et un signe (‘+’ pour indiquer que l’écran est plus grand) … et parfois l’année si le chiffre précédent n’est pas l’itération.
Mais si vous trouvez ces noms tristes, ne regardez jamais les noms des PC portables, fixes et autres tablettes donnés par les constructeurs informatiques (Asus, Acer, HP en tête). Des noms pareils, même un comptable sentira le manque de poésie. Pour le plaisir, quelques noms trouvés au hasard sur internet pour des références récentes : ‘Acer Predator Helios 300 PH315-51-58KC NH.Q3HEF.001’, ‘Asus TUF504GD-DM932T’, ‘HP Omen 15-DC0019NF’, … . Des noms qui resteront dans l’histoire.
Finalement, entre les années 80 et aujourd’hui le marketing n’a pas trop changé. On ne retient bien que les noms simples et détachés du contexte technique.
Je voulais aussi parler des noms de logiciels mais ce sera pour la prochaine fois.