Inexistant il y a 25 ans, Internet occupe aujourd’hui une part importante dans notre vie. Dans cette série ‘Café philosophie du geek’, je m’intéresserai à l’influence de l’informatique dans notre vie. Il s’agit plus d’une approche sociologique que philosophique. Pour ce premier article, je vais m’intéresser aux contenus disponibles sur le réseau des réseaux.
Pour ne pas rester trop scolaire, je vais éviter les plans ‘Thèse/Antithèse/Synthèse’. Pas de ‘Internet c’est bien parce que …’ ‘Mais Internet c’est pas bien parce que …’ ‘En fait Internet c’est à notre image …’. Ce genre de plan, je le vois trop souvent dans des articles de grands journaux qui cherchent le sensationnalisme, parfois sans dépasser la thèse émise suite à un fait divers.
Comme je le dis en introduction, l’informatique a pris une part importante dans nos vies. Cet accès automatique à l’information est aujourd’hui disponible quelque soit le domaine. Je viens de faire ma déclaration de revenu en ligne. Je consulte mes comptes avant de prévoir et d’acheter le matériel pour mon prochain brassage. Cela ne m’empêche pas de sortir. Non, aujourd’hui c’est plus la pluie et le vent qui font que je ne suis pas dehors. Ce soir, je regarderai une série sur Netlix.
Les usages d’Internet ne se limitent pas à la consommation de services. On peut aussi être acteur et partager ses connaissances. Un musicien trouvera son public sur des plateformes comme Deezer. Les blogueurs rédigent des articles pour partager leurs passions et abordent tous les domaines possibles. Podcasteurs et Youtubeurs utilisent les supports audio et vidéo dans le même but.
Internet s’est donc construit sur ce modèle producteur/consommateur. Mais contrairement au Marché, les biens produits une fois sont consommables par tous. Un article n’est pas une pomme. Il peut être lu autant de fois que nécessaire. La pomme ne nourrit qu’une seule personne. Dans un sens, un des aspects d’Internet se rapproche d’une forme universelle de journalisme.
La question se pose alors de la qualité de la pomme. Dans le cadre du journalisme, les règles sont claires. Le journaliste fait un travail d’investigation avant d’écrire son article. Il connaît et peut citer ses sources si cela est nécessaire. Un journaliste peut avoir une opinion, mais cela est connu de son lecteur.
Sur Internet, la question de la réputation de l’auteur est plus floue. Pourquoi diffusons-nous des contenus sur Internet ? Pour informer les gens, partager un savoir, donner des conseils, influencer les opinions, manipuler les masses … Rien de ce que nous diffusons n’est neutre. Et rien ne dit que ce nous racontons est vrai. Les manipulations sont nombreuses.
Entre les Tweets ministériels fantaisistes, les fake news et les théories du complot omniprésentes, on peut se dire que ce monde court à sa perte. Ou qu’il faudrait réglementer les producteurs de contenu pour éviter ce genre de délire. Non. Réglementer un modèle qui s’est développé sur le partage laisserait toujours un doute sur les intentions du législateur. La solution est dans l’éducation.
Voici quelques conseils pour évaluer une information explosive trouvée sur Internet :
- Cherchez d’autres articles qui font mention de cette information.
- Replacez le contexte de l’information. L’information est-elle complète ou tronquée ?
- Lisez les commentaires autour de l’article. Dans la masse des commentaires inutiles, il arrive que quelqu’un pointe des incohérences.
- Confrontez l’article avec vos connaissances scolaires.
- Discutez-en avec des amis.
- Vérifiez la fiabilité de la source. Si l’article provient du Gorafi, il est inutile de relayer l’information en appelant à la révolte.
C’est toujours amusant de voir des informations du Gorafi reprises avec sérieux par les médias étrangers. Mais des personnes plus influençables peuvent être agir dangereusement suite à des fausses nouvelles. Évitons un nouveau Pizzagate.
La place prise par Internet dans notre vie est réelle. Et c’est pour cela que l’on ne doit pas négliger l’influence de nos actes. Dans ce monde virtuel, les acteurs n’en restent pas moins réels.