Rendez-vous en Terre inconnue #2

Aujourd’hui pour ce nouveau numéro de ‘Rendez-vous en Terre inconnue’, nous allons à la rencontre d’un cliché de hackers : d4rkk3yb04rd. Si son nom vous semble imprononçable c’est que vous ne maîtrisez pas le ‘Leet Speak’. Il s’agit d’un moyen de se distinguer des non élus d’Internet. Les caractères de son pseudo sont remplacés par d’autres caractères ressemblants. En traduisant, on obtient ‘DarkKeyboard’ ou le ‘Clavier Sombre’ en français.

Le cliché de hackers adore les noms qui font ressortir son côté sombre, ténébreux, terrifiant. C’est pour cela qu’on retrouve le mot Dark dans de nombreux pseudonymes de hackers. Si à l’école, DarkKeyboard était victimisé par ses petits camarades, derrière son écran, il est le maître. Tel un Dracula, il agit dans les coins sombres d’Internet et son pouvoir sur ses victimes est important.

Le royaume de l’informatique comporte de nombreuses forêts noires et des montagnes isolées. Pour arriver chez DarkKeyboard, nous allons traverser la plus sombre des forêts qui borde la plus isolée des montagnes et entrer dans un souterrain sans fin dont l’entrée est nichée au coeur de la montagne. 115 rue de la Marne à Talence, DarkKeyboard vit encore chez ses parents et occupe actuellement le sous-sol de la maisonnette.

C’est exceptionnel, mais pour la première fois de sa vie, DarkKeyboard accepte d’accueillir quelqu’un dans son royaume. Pour Paris aussi, la surprise est totale. Habituée au luxe des palaces, entrer dans ce sous-sol révèle de l’exploit. En plus des claviers, unité centrales et autres vieilleries qui jonchent les étagères de l’antre d’un geek, on retrouve aussi cartons de pizza et canettes de Dr. Pepper soigneusement rangées dans un coin. Le maître des lieux semble avoir fait le ménage pour accueillir notre invité.

Tel un Nosferatu, DarkKeyboard ne semble pas avoir vu la lumière du soleil depuis des décennies. Le régime ‘Mac Do/Pizza Hut’ lui a taillé un corps d’athlète … informatique. Il semble avoir du mal à s’extraire de son trône. Sa coiffure et sa barbe sont soignées, serait-il sorti la nuit précédente pour rendre visite à un coiffeur ? En tout cas, il a mis son plus beau T-Shirt arborant une molécule de caféine.

Dans un premier temps intimidé par la présence féminine, DarkKeyboard reprend rapidement le contrôle de son royaume en présentant son installation. Sur son bureau, ce ne sont pas moins de 3 écrans qui sont alignés. Le thème sombre est de rigueur et les écrans affichent des écritures vertes sur fond noir. Le maître des lieux s’installe sur son trône, un fauteuil bacqué avec des néons autour et commence à nous présenter sa machine.  

DarkKeyboard n’a pas un ordinateur standard. Chaque pièce a été choisie et montée avec soin. N’attendait pas de voir tourner Windows sur cette machine. Ni même une distribution Linux aussi anonymisée et sécurisée que Tails. DarkKeyboard est un professionnel. Il a défini sa propre distribution de Linux à partir d’une base Debian. Il maîtrise ainsi tous les traitements qui tournent sur sa machine. Il possède aussi d’autres systèmes d’exploitation plus exotiques les uns que les autres qu’il charge suivant les situations.

DarkKeyboard est intarissable sur le domaine. Alors qu’il commence à enchaîner sur la virtualisation des environnements, Paris fait un malaise. L’odeur de renfermée qui émane des cartons de pizza semble trop puissante pour la starlette. Notre cameraman cherche à détendre l’atmosphère en proposant à ‘Darky’ d’ouvrir une fenêtre ailleurs que sur les écrans, mais cela ne fait pas rire le maître de maison.

DarkKeyboard propose de vaporiser du Fébrèze dans la pièce, mais cela n’atténue pas le malaise de Paris. Sa couleur de peau semble se rapprocher de celle du maître des lieux. L’équipe technique décide d’évacuer la cave. Nous n’aurons donc pas l’occasion de voir le Maître dans ses oeuvres.

Trois jours après notre reportage, Paris est remise de son périple grâce à des injections de champagne. Notre cameraman n’a plus accès à son téléphone portable et son ordinateur de montage s’est autodétruit. Nous n’aurions peut être pas dû réaliser cet épisode sur les terres maudites du royaume informatique. 

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