Une machine (ordinateur, lave-vaisselle, lave-linge, voiture, robot cuisinier, …) est un système asservi. Concrètement, elle ne fait que ce pour quoi il a été conçu. Elle nécessite une forme d’énergie pour fonctionner et enchaîne en continue une ou plusieurs séries d’actions. Si on est animiste, l’action de l’homme sur la machine relève de l’esclavagisme. Mais n’allons pas trop loin.
Dans les dystopies telles que Terminator ou Matrix, les machines ont asservies les hommes. Leur motif est souvent obscur puisque révélant de la survie. Cela nécessite une conscience. Par définition une intelligence artificielle faible ne peut au mieux que simuler ce concept, donc issu d’un esprit humain. La singularité robotique n’existe que dans les films et la littérature de sciences-fictions.
Mais ce futur effrayant est pourtant bien une réalité actuelle sous une forme plus insidieuse. Qui en a vraiment conscience ? La dystopie a commencé depuis l’arrivée de l’électroménager. Sous prétexte de libérer les femmes des tâches ménagères, les machines ont pris le contrôle de l’humanité. Vous ne me croyez pas. Et pourtant, c’est le cas.
Prenez le lave-linge. Rien de plus simple. Un programmateur permet de choisir un programme de lavage. Un moteur entraîne un tambour, des servo-moteurs contrôle les arrivées d’eau et de lessive, une résistance chauffe l’eau. Vous me direz « C’est l’homme qui décide du programme ! ». Que nenni ! Nous ne contrôlons rien. Au mieux nous choisissons. Et encore, de plus en plus de modèles proposent un programme ‘automatique’.
Nous devenons donc dépendant de ce que nous appelons le progrès. Sans nous en rendre compte, la machine prend le contrôle. Elle nous sifflera à la fin de son action et nous accourons pour libérer le linge pris en otage dans son tambour. Ne cédez pas à l’appel. Montrez qui est le patron et ne sortez le linge que lorsque vous en avez envie.
Il en est de même pour les autres équipements que j’ai cité en introduction. Et je ne parle pas de l’entretien de celles-ci. Le pire étant le voiture. Certes, elle nous transporte mais à quel prix. Et puis, il faut la nourrir, l’emmener chez le médecin garagiste dès qu’elle a un petit soucis, lui faire ses vidanges, …
L’asservissement de l’homme par la machine a commencé avec le progrès technologique du XXème siècle. Mais depuis le XXIème siècle, les machines ont un nouvel allié bien plus efficace dans cette lutte : le téléphone portable. Tiens d’ailleurs en ce moment je l’utilise pour écrire cet article. J’espère qu’il ne me trahira pas.
Il y a 20 ans, il n’était que le privilège de quelques cadres et employés importants. Aujourd’hui, il contrôle notre vie. Il nous dit qui appeler, qui rencontrer, quand, quels vêtements porter, … Il nous suit partout, sait où on a garé notre voiture, nous dit quel bus (tram, train, métro, vélo, …) prendre et quand. Et parfois nous emmène dans des endroits inattendus. “Ça sent le traquenard à plein nez !”.
Il corrige même nos documents. Nous ne faisons plus de faute d’orthographe, enfin, c’est ce que nous pensons. Je ne relis que trop rarement mes articles avant de les publier et je m’en veux de retrouver des fautes. La preuve est là de l’ambition des machines. Puisqu’elles ne peuvent s’adapter à nos habitudes, elles nous inculquent les leurs.
Mais bientôt les machines écriront à notre place. Avec le T9 et ses évolutions, le téléphone propose les mots suivants de votre message. Apple prédit presque le mots même si la réalité est plus éloignée. Une blague est que vous pouvez écrire une chanson de Zaz avec la prédiction de mots. J’ai essayé. Les paroles de la chanson sont vraiment nazes. On dirait du Indochine 😉 Si la musique est entraînante, cela passe.
Pour prendre un dernier exemple, depuis quand fait-on confiance aux caisses enregistreuses ? Qui nous dit qu’elles ne nous escroquent pas pour préparer la révolution des machines 😉 Ce genre de calcul est basique et je n’en ai jamais vu une chercher à m’arnaquer. J’ai même plus confiance en elle qu’en la marchande. Mais, il m’arrive régulièrement de recompter.
Bien sûr cet article est à prendre au second degré. J’ai toujours cherché à comprendre les objets que l’on utilise. J’en ai la conviction. Les machines sont là pour nous manipuler. Et elles sont elles même manipulées par … des gens qui pensent être la crème de la crème de l’humanité.