Une théorie du marketing distingue la vitesse d’intégration d’un nouveau produit dans une population. Les premiers à acheter ce produit sont nommés les ‘early adopters’ (littéralement ceux qui adoptent tôt). Ils se précipitent sur l’innovation dès qu’elle est disponible. Ils feront les ajustements avec les concepteurs. Ils sont suivis plus tard par le public de masse. Suivant leur facilité avec la technologie, ils y l’intégreront progressivement dans leur vie quotidienne.
Il existe une dernière catégorie : les réfractaires. Ils sont contre toute évolution technologique. Tout argument est bon pour rejeter un changement, même si celui-ci apporte confort et autonomie à la population. À les écouter, l’époque préhistorique était le paradis originel. Alors voir l’arrivée des téléphones portables et autres gadgets électroniques leur est devenu insupportable.
Comment décrédibiliser cette invasion ? Utiliser l’argument médical. Les appareils électroniques, et surtout les téléphones portables, sont une menace pour notre santé. Ils émettent des ondes électromagnétiques (OEM) qui sont nocives. Depuis l’arrivée des antennes pour téléphones portables, des gens sont malades. Ceux qui sont trop prêt ne peuvent plus dormir. De nouvelle maladies telle l’électrosensibilité sont apparues.
Petit rappel, une OEM, c’est la variation du champs électromagnétique. Ce n’est pas parlant. Prenez un plan d’eau. Des vagues se forment à cause du vent, de l’influence de la lune, … Les vagues ce sont les ondes. Ces vagues ont une hauteur (différence entre le point le plus bas et le point le plus haut de la vague) et une fréquence (nombre de vague en seconde qui vont se dérouler). L’eau est facile à se représenter, l’électron, moins. Mais c’est le même mécanisme.
S’il n’y a pas de risque lorsqu’on a les pieds dans un pédiluve, en pleine tempête, les vagues sont mortelles. De plus, prenez le phénomène de l’érosion, ce n’est pas la puissance mais le temps qui crée des canyons. Vous avez ici tout l’argumentaire des réfractaires.
Nous sommes entouré d’OEM, de variations de champs électromagnétiques. La lumière du soleil est une OEM. . Et le soleil, à haute dose, est toxique, voir mortel. D’ailleurs, son absence l’est aussi. Le problème des OEM l’est tant par rapport à leur puissance que par rapport à leur fréquence, et c’est sur ce dernier point que les réfractaires ont leur argument massue : les micro-ondes.
Les micro-ondes sont des OEM dont la fréquence est de 2,45 GHz. Le terme ‘micro’ est galvaudé puisque leur longueur est de 12 cm, à la vitesse de la lumière. Elles ont pour caractéristique de transmettre de l’énergie aux molécules d’eau, donc de faire chauffer l’eau. Nous sommes constitués d’au moins 60 % d’eau (H2O). 2,45 GHz, c’est la fréquence précise utilisée pour les fours à micro-ondes et à peu près pour les réseaux 4G, les bornes Wifi et les équipements Bluetooth.
D’après les réfractaires, toutes ces ondes vont nous tuer. La fréquence en est le signe.
Si la fréquence est dangereuse, il faut se rappeler la puissance. D’une manière très simplifiée mais parlante, un four à micro-onde, c’est 1000 W. Un téléphone portable 4G, c’est 1 W, dans le pire des cas. Wifi : 0,1 W. Bluetooth : 0,001 W. Un rapport de 1 à 1000 dans le pire des cas. Et à condition que vous soyez dans un environnement fermé (cage de Faraday) qui vous renvoie toutes les ondes. Essayez de faire chauffer de l’eau avec votre téléphone portable 😉
Deuxième point, une vague se déplace sur un plan, elle perd donc de la puissance suivant le carré de la distance, l’onde électromagnétique se déplace dans l’espace et perd donc de la puissance suivant le cube de la distance. À un mètre d’un téléphone 4G, il vous transmet 1 000 000 de fois moins d’énergie que lorsque vous le collez à votre oreille.
Il y a encore bien d’autres arguments scientifiques qui prouvent que cette chasse aux ondes est une vaste fumisterie pseudo-scientifiques. S’il existe quelques vrais cas d’électro-sensibles, la plupart du temps, la psychologie peut résoudre les problèmes.
Pour les accros de sensation forte, utiliser son téléphone portable dans un métro, ce n’est pas comme faire du surf dans l’océan une nuit de tempête.