Ou l’art de s’impliquer.
Je base mon article sur mon expérience dans le domaine informatique, mais pas uniquement. Les projets ne s’arrêtent pas au domaine professionnel. Il peut s’agir de projets personnels (reconversion professionnelle, apprentissage d’une langue, …) et dans ce cas nous sommes notre propre chef de projet. Il peut aussi s’agir de projets collectifs non professionnels (organisation d’un mariage, gestion d’une compétition sportive, … ).
Quoi que l’on pense, la réussite d’un projet n’est jamais acquise. Ce n’est pas parce que les moyens sont présents qu’un projet réussira. La presse adore relater les coûteux échecs. La responsabilité de la réalisation repose toujours sur une personne : le chef de projet. Son rôle est d’impliquer les différents acteurs d’un projet au bon moment. Il doit donc planifier chaque action et contrôler leur réalisation.
Alors comment être un bon chef de projet ? Cela pourrait être un sketch des Inconnus : “Le bon chef et le mauvais chef”. La différence n’est pas visible lorsque le travail est correctement réparti et les collaborateurs compétents. Dans ce cas, on pourrait mettre un âne comme responsable que les projets iraient à terme. C’est lorsque les difficultés arrivent que l’on distingue les responsables compétents des parvenus.
Le bon chef de projet sait anticiper chaque étape de son projet. Il va adopter une méthode de gestion de projet (cycle en V, Scrum, …) et s’y conformer. S’il veut explorer une nouvelle méthode de gestion projet, il commencera à l’appliquer à un projet simple. Planifier, organiser, déléguer, … je pourrais continuer longtemps la liste des verbes professionnels. L’idée est de bien partager l’information pour éviter les conflits.
En cas de difficultés, on le reconnaît à sa présence. Il réunit les différents acteurs afin de désamorcer les conflits ou de chercher des alternatives au scénario initial. Il garde une attitude neutre lorsque la difficulté est rencontrée dans son équipe. Il sait prendre du recul et écouter les autres pour trouver des solutions. À vouloir contenter tout le monde, on ne contente personne. Il prend donc des décisions et les applique.
Le mauvais chef de projet est toujours dans l’excès. Soit il délègue tout et dans ce cas, il se contente de suivre de loin l’avancée du projet sans se préoccuper des ‘détails’. Si le projet est la conception et la fabrication d’une voiture, il ne la conduira jamais. C’est un détail. Soit il ne délègue rien. Tout doit être validé par lui. Même pour un projet personnel, il est toujours intéressant d’échanger avec d’autres personnes. Mais lui sait tout. Inutile de perdre son temps.
Nous l’avons vu dans la série ‘Les toxiques’, en cas de difficulté, le mauvais chef de projet rejettera la faute sur les autres, sans justifier quoi que ce soit. Oui, le mauvais chef de projet est un toxique. Passons sur le fait que cela peut être son attitude qui est à l’origine des difficultés rencontrées, il n’hésitera pas à enfoncer les autres et à leur faire endosser ses manques. On l’appelle ‘gros con’. Mais c’est une piètre insulte par rapport au stress qu’il génère.
La réussite d’un projet ne dépend pas uniquement de la qualité du chef de projet, mais il est le garant du bon déroulement du projet. Un bon chef de projet apprends des difficultés rencontrées. La communication a aussi une place importante. Il se doit d’expliquer ses décisions et de les soutenir auprès de son équipe.
Pour suivre l’avancé de son projet, le bon chef de projet est adepte des tableaux de bords. Il s’agit souvent de feuilles Excel qui recensent la progression du projet, les ressources affectées au différentes tâches, les relations entre les différents composants, les relevés de décisions prises auprès des donneurs d’ordre, … Le chef de projet est comptable dans l’âme. Ces outils permettent de relever l’avancée d’un chantier et de détecter les difficultés.
Un bon chef de projet n’applique pas bêtement une méthode, des tableaux de bords. Au contraire, il adapte les outils qu’il connaît à la situation du projet et intervient auprès de son équipe pour jouer un rôle de médiateur lorsque la situation nécessite plus d’attention. Il se doit donc d’avoir aussi bien des qualités organisationnelles qu’humaines.