Financer ses projets …

Comme nous l’avons vu précédemment, le modèle du jeu gratuit se révèle souvent rentable pour les studios de développement surtout dans le cadre des jeux vidéos. Comme dans d’autres domaines, il existe en informatique de petits studios comme des groupes immenses. Si Blizzard ou EA n’ont aucun problème pour financer leurs créations et attirer des investisseurs, cela devient plus compliqué pour le premier jeu d’un studio de 3 personnes. 

Le problème du financement ne concerne pas que les créateurs de logiciels ou de jeux vidéos. Il concerne aussi les créateurs de contenu sur Internet : youtubeurs, podcasteurs, blogueurs, musiciens, écrivains, … On peut bien sûr ce financer par la publicité, l’abonnement ou le mécénat. Mais ce n’est donné qu’à quelques élus. Pour les autres, il existe des solutions plus originales.  

Revenons en arrière. La première solution pour financer un projet est d’aller voir votre banquier. Vous avez préparé votre plan de financement et comme pour un projet de fin d’étude, vous soutenez la viabilité de votre projet. Vous présentez donc votre projet, le coût de l’investissement initial et comment vous arriverez à le rendre rentable et viable pour rembourser votre prêt. 

La difficulté avec les projets informatiques est l’absence d’immobilisations. Quand on reprend un commerce, en cas de faillite, la banque récupérera locaux, stocks et matériel. Les propriétés intellectuelles sont plus difficiles à saisir et à revendre. Si vous demandez à une banque 100 000 € pour développer un énième clone d’Instagram ou de Fortnite, vous risquez d’être reconduit à la sortie.  

La deuxième solution pour financer un projet est donc de s’autofinancer. Cela implique d’avoir un deuxième travail (ou un bas de laine) qui nous laissera assez de temps libre pour avancer sur notre création. C’est un pari. Le coût du matériel informatique a beaucoup baissé et des logiciels libres performants existent. Cela demande beaucoup de discipline et de patience. Mais c’est déjà une bonne base. 

L’idée de cette solution n’est pas de devenir célèbre mais de commencer à avoir une audience. Si notre travail est bon, des gens le partageront. Et sinon, une remise en question permettra de ne pas répéter les erreurs sur les futurs projets. Dès le moment qu’on a une audience, d’autres modes de financement apparaissent. 

Dans la liste des solutions, commençons par les sites de financements participatifs ou Crowfunding (contraction de crowd, la foule, et funding, financement). Les plateformes ne manquent pas : Kick Starter, Ulule, IndieGogo, … L’idée est de présenter son projet sur ces sites en espérant que des gens financent votre projet. Comme pour les banques, vous détaillez chaque étape du projet jusqu’à sa viabilité.

Pour que des particuliers investissent dans votre projet, il faut leur promettre un retour, une contrepartie. La foule attire la foule, et c’est toujours mieux d’avoir une réputation avant de se lancer sur ces plateformes. Ces sites ne se limitent pas aux projets informatiques et permettent de tester l’attente des gens sur notre future production. Plus qu’un outil de financement, c’est aussi un outil de communication. 

Solution suivante, les tips (ou pourboire en anglais). L’idée est très en vogue pour les productions épisodiques telles que les vidéos, les podcasts, les romans, …. À chaque épisode, vos consommateurs s’engagent à vous verser jusqu’à quelques euros. Le prix d’un café. Multiplié par des centaines de personnes, cela permet aux podcasteurs et youtubeurs de poursuivre leur travail. Sans dépendre de la pub.

Tipee et Patreon sont des plateformes de mise en relation entre les créateurs et leur audience. Il existe une version financée par la publicité et donc gratuite pour l’audience : uTip. Ces plateformes permettent aux créateurs de contenu de vivre correctement. Repensez votre projet en mode ‘épisode’. Les méthodes de développements informatiques se sont mises à ce format. Alors pourquoi pas votre projet ?

Le financement participatif, c’est bien, mais en France, il existe une autre solution pour se lancer dans la création : l’assurance chômage. Pôle Emploi finance de nombreux créateurs sur Internet. Je ne vais pas m’étendre sur la manœuvre. S’il est sain que les gens en recherche d’emploi ne reste pas oisifs et cumulent de l’expérience par eux-mêmes, les mirages d’Internet n’apportent pas que de bonnes bases. 

Par certains aspects, la création sur Internet rappelle la ruée vers l’or. Beaucoup de gens tentent leur chance mais peu sont ceux qui sont préparés à réussir. Au final, ce sont les vendeurs de pelles qui gagnent. Alors non, tout le monde ne deviendra pas célèbre pour ses créations ou influenceur sur Internet. Mais, le quart d’heure de Gloire promis par Andy Wharol n’arrive qu’à ceux qui tentent. 

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