Aussi vieux que le monde, l’amour est présent dans notre existence. Il est normal que l’informatique se soit intéressé très tôt de ce domaine. Pourquoi nous exprimons-nous dans ce monde ? Nous cherchons à être reconnus des êtres qui nous sont cher. Nous rêvons à construire des histoires ou à créer de nouvelles histoires si celle que nous vivons nous semble vide de sens.
Revenons au domaine informatique. Il se révèle une aide dans le fait de créer des relations. Il met en contact des êtres qui n’auraient pas eu l’opportunité de se rencontrer autrement. Il abolit les distances, le temps. Vous pouvez discuter avec une australienne, qu’il soit 3h du matin ou 18h. Si le courant passe, vous échangerez vos rêves, vos désirs en espérant une rencontre réelle et une nouvelle histoire.
Bien sûr cette version idéalisée des relations humaines peut être corrompue. Les arnaques de cœur n’ont pas attendu Internet pour exister. Ce n’est pas la technologie qui est en cause mais son usage.
Les sites de rencontres sont aussi vieux que le monde. Les fêtes de villages étaient l’occasion de s’ouvrir aux êtres désirés. Sous une musique trop forte et une drogue désinhibitrice, les gens oubliaient les conventions sociales pour exprimer partie leurs désirs. Notre monde s’est complexifié. L’informatique est arrivé pour apporter une simplicité apparente. Il est devenu l’un des premiers vecteurs de rencontre.
Les premiers sites de rencontres virtuels sont arrivés en France avec le minitel. Le terme ‘rose’ y était souvent attaché. ‘3615 Ulla’ reste le service le plus connu des années 90. J’étais trop jeune pour utiliser le service. Minitel oblige, les échanges restaient textuels. La séduction se faisait par message interposé. Les amoureux se découvraient physiquement lors d’un premier rendez-vous, ce qui pouvait amener des surprises.
Il va de soit que l’informatique, à cette époque déjà, facilitait les arnaques. Jusqu’à la première rencontre, il était impossible de savoir si nous échangions des messages avec quelqu’un de sincère ou une animatrice payé par les propriétaires du service pour nous garder en ligne le plus longtemps possible.
Mais place aux années, 2000. Le minitel est ringardisé. Ses limites techniques et les doutes persistants sur la sincérité des services font qu’il est rapidement oublié face à ses concurrents d’Internet. Le premier site à réellement tirer son épingle du jeu en France est Meetic. Marc Simoncini propose à l’époque un service où les profils sont vérifiés. Un moteur de recherche permet de choisir ces contacts suivant de nombreux critères.
Face à ce géant de la rencontre, les concurrents se doivent de se distinguer. Situation ironique où les professionnels des relations amoureuses se doivent de séduire leur audience potentielle. Pour cela, ils attaquent Meetic sur ses marges en proposant des services spécialisés. Tel site propose des rencontres par affinités politiques, tel autre par rapport au statut social ou aux origines ethniques.
Le téléphone portable étant depuis 2010, le point d’accès à Internet, les sites de rencontres se sont rabattus sur l’élément le plus simple pour prendre une décision : la photo de profil. Aujourd’hui, la rencontre se base sur notre image. Les professionnels des selfies ont fait des émules, les filtres Instagram aussi. Filtres et angles de prises de vues permettent de masquer nos défauts.
Adieu texte. Tu permettais de connaître ces aspects de l’autre que l’image ne montre pas : la sensibilité, la conscience, les rêves, … . Tout le monde n’est pas ami avec Cyrano pour tromper l’être désiré et notre expression est plus révélatrice qu’une photo, aussi artistique soit elle. La photo est souvent trop restrictive comme happener. Et même lorsque la discussion s’engage, le déséquilibre a déjà commencé à biaiser la relation.
En dépit de toutes ces évolutions, une chose reste constante sur les sites de rencontres. L’entrée est toujours payante pour les hommes. Comme en boîte de nuit, les sites sont souvent gratuits pour les femmes et payant pour nous. À l’heure où les féministes réclament l’égalité entre les sexes, cette constante montre que les moeurs n’évoluent pas réellement.
Dans ce domaine de la rencontre qui s’est lourdement complexifié en voulant se simplifier, je vous conseille les sites de sorties. À défaut de choisir les personnes sur profil, vous les rencontrerez sur une passion commune, de loin le meilleur des happeners.