S’il est une épreuve qui n’effraie pas l’ingénieur informaticien, c’est bien le confinement. Il s’y prépare depuis des années, face à ses écrans pendant des heures sans quitter sa chaise. Il est possible de tout faire avec un ordinateur : jouer, découvrir, apprendre, commander des biens et services, … et même travailler. Le télétravail, notre ami en entend parler depuis longtemps et cela lui donne envie.
Ne plus avoir à se lever à 6h pour prendre son train à 7h et arriver enfin à son entreprise vers 8h. En télétravail, le réveil sonne à 7h45, l’informaticien appuie sur le bouton de démarrage de son ordinateur et de sa cafetière. À 8h pile, après sa douche et le café fumant devant son clavier, il est prêt à accomplir sa journée de labeur. Quel gain de temps ! Pourquoi ne pas avoir appliqué cela avant ?
Avant, il fallait une raison pour télétravailler. Pendant longtemps, les entreprises étaient réticentes à ne pas pouvoir surveiller l’activité de ses employés. Mais la sécurisation des équipements et les outils de télémétrie ont levé peu à peu leurs inquiétudes. En principe, les responsables doivent connaître les tâches (qualité, durée, livrable) affectées à leurs collaborateurs.
Le télétravail était donc accordé aux collaborateurs qui avaient des raisons sérieuses et motivées. Un logement éloigné du lieu de travail, des enfants à porter à l’école, une infirmité étaient des motifs d’éligibilité au système. Pour autant, le Graal n’était accordé que pour un ou deux jours par semaines..
Le confinement donc a changé la donne et a permis à notre ami de profiter de cet avantage. Et puis, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait en profiter alors qu’au final, son travail ne nécessite pas d’être sur place. Discuter avec les gens ? Il suffit d’avoir un casque avec un micro. Prendre le café avec les collègues ? Sa Nespresso fait un excellent Ristretto italiano qui exprime la quintessence de l’emblématique café italien. Rien à voir avec le café dosette du bureau.
Les administrateurs réseaux se montraient inquiets sur ces systèmes. Paradoxe ! Ce sont ceux qui mettent en place les équipements pour communiquer à distance qui sont les plus réservés pour le télétravail. Soit disant, ils ne peuvent pas sécuriser les connexions provenant d’un autre réseau que celui de l’entreprise.
L’informaticien se réjouit donc de voir que les VPN ont permis de résoudre l’équation. Désormais, il est possible d’accéder physiquement à un ordinateur présent dans l’entreprise depuis chez soi.
De nos jours, toutes les connexions sont sécurisées. Les services les plus courants sur Internet sont protégés par le protocole TLS. Mais parlons des services pour partager son travail avec ses collègues. Ce n’est pas ce qui manque.
Pour échanger les fichiers, les messageries ont toujours permis de joindre des pièces jointes dans les courriels. Certes, la taille de la pièce est limitée, mais c’est déjà un bon départ. S’il faut plus de place, soit on passe par des outils comme Framadrop, soit on loue un espace disque en ligne (Google Drive, WeTransfer, …). Les espaces disques en ligne peuvent aussi être partagés entre les membres de l’équipe.
Pour discuter avec ces collègues, que ce soit en audio, en visio ou en texte, ce n’est pas le choix qui manque. WhatsApp, Messenger, Zoom, Google Duo, Slack, … tous proposent à leurs utilisateurs d’échanger à l’oral ou à l’écrit de façon plus ou moins structurée. Parfois même de partager des documents ou de visualiser son écran.
Microsoft se paie même le luxe d’intégrer 39 applications et services professionnels dans sa suite Office 365. Avec cela, il devient possible de réaliser la majorité de l’activité d’une entreprise du tertiaire. Pour un informaticien, cela veut dire ‘toute son activité’.
Bien sûr le télétravail est adapté aux entreprises de services non matériels. Le maçon ne pourra pas construire un mur pour un client depuis chez lui. L’agriculteur peut bien piloter ses tracteurs à distance. Mais comme il est seul dans son champ, le risque d’attraper la maladie est plus faible que la tendinite du poignet.
Alors, au lieu de perdre notre temps dans les transports, télétravaillons !
À suivre …