Café philosophie #10

Dans un précédent café philosophie, je me posais la question de qui arrivait en premier entre le besoin d’un service et le service lui-même. Je considère dans cet article que les deux entités (besoin et applications) se confrontent et évoluent sans trouver d’équilibre. Leurs influences mutuelles leur permet de progresser. Dit autrement, l’oeuf et la poule ont commencé au stade d’un être unicellulaire qui a évolué en deux entités distinctes suivant ces deux phases.

Et ne pensez pas que la poule a toujours eu cette apparence. Les paléontologues vous diront qu’à une époque, elle ressemblait à un tyrannosaure. Cela donne moins envie d’en mettre dans son jardin pour récolter des oeufs. Et pourtant l’informatique aussi à eu sa période pré-historique où pour faire quelques milliers d’opérations par seconde, il fallait un entrepôt pour l’ordinateur. À comparer avec nos smartphones actuels. 

La différence entre nos gallinacés préférés et nos services informatiques se situe dans le code. Personne n’est intervenu dans celui de la poule (à part quelques savants fous pour produire les nuggets de chez KFC). Alors qu’en informatique, ce sont des développeurs qui modifient le code des applications pour le faire correspondre plus rapidement à la situation. Cela va plus vite mais qu’en pense le développeur. 

Comme pour tout travail, on peut classer l’informaticien dans deux catégories. D’un côté, on a les informaticiens qui voient le code comme une contrainte. Ils sont payés pour ce job. Ils enchaînent les procédures standardisées et détestent le changement. Quand on connaît la vitesse à laquelle évolue les technologies et la variété des technologies, les 42 prochaines années risquent d’être longues. Et s’il est votre collègue, vous l’entendrez se plaindre. Il peut changer de métier aussi 🙂

De l’autre côté, on a des développeurs qui évoluent avec les technologies. Un informaticien ne s’arrête pas d’apprendre après les études. Au contraire, il est capable de remettre en compte ses connaissances pour apprendre de nouvelles méthodes, appliquer de nouvelles technologies pour suivre les usages de l’informatique. S’il a commencé sur des interfaces textuelles, depuis, il sait créer des applications web dynamiques. 

La technologies informatiques évoluent très rapidement. Il est donc nécessaire de remettre en cause ses connaissances sur le sujet. Ecrire un ‘Hello World !!!’ est le premier pas vers une technologie que l’on ne connaît pas. Puis on en apprend les mécanismes spécifiques. Ces mécanismes sont confrontés à nos besoins ou aux anciennes applications que l’on a écrit. Et à ce moment là, on se rend compte de ce qu’apporte un nouveau langage ou un nouveau paradigme informatique. 

Il existe donc un réel plaisir de coder. Cela vient déjà du plaisir d’apprendre. Au début, c’est toujours difficile. Confronter ses connaissances à la réalité du nouveau langage nous apprend à rester modeste. Puis nos réalisations s’améliorent. Elles nous apportent sur le plan du savoir technique. Il y a aussi un plaisir à voir qu’elles servent à d’autres personnes. Il y a un peu de fierté à se dire qu’on en est à l’origine. 

C’est donc un cercle vertueux qui se crée. Apprendre, sortir du cadre, pour améliorer nos créations. Avoir un retour positif de nos collègues, de nos clients ou de nos amis. Continuer dans cette voie. L’informatique n’est pas uniquement un domaine professionnel et peut s’adresser à tous pour de nombreux usages. C’est pour cela qu’il est enseigné dans les écoles. 

J’entends les remarques sur le fait qu’il s’agisse d’un domaine scientifique. Certains ne voient dans ce domaine qu’une somme d’engrenages, de règles qui doivent être coordonnés correctement pour que tout cela fonctionne. Pourtant un code n’est qu’un texte basé sur l’un des centaines de langages existants, une suite de mots. C’est son organisation et son exécution par un ordinateur qui fait la magie. 

Un code peut être vu comme une partition de musique ou comme un livre. La différence est qu’il n’est pas lu directement, mais joué par un ordinateur avant d’avoir le résultat final. L’informatique tient donc aussi du domaine artistique, les mots et verbes utilisés le rapproche de la littérature pour ceux qui savent le lire. Son exécution le rapproche des autres domaines artistiques (musique, peinture, sculpture, …). 

L’informatique est un cadre et c’est l’imagination du développeur qui crée l’oeuvre … ou la poule. OK, je sors !!!

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