Invisibles questions

Il y a encore 20 ans, un baladeur était nécessaire pour écouter de la musique hors de chez soi. Photographies et vidéos nécessitaient de posséder un appareil photos et un caméscope. Pour s’éclaire dehors, la lampe torche devait suivre, … Les téléphones portables ne servaient qu’à appeler, et envoyer des sms pour les plus évolués. Les progrès technologiques ont permis de miniaturiser tous ces outils pour les cacher dans le téléphone. 

Dans la foulée, un autre composant a été miniaturisé : le capteur GPS (Global Positioning System). Intégré dans votre téléphone ou votre montre connecté, il permet de calculer votre position sur une carte. Vous me direz, la belle affaire. Cela rend service pour arriver à destination. C’est un confort mais cela ne changera pas le monde. Passons alors de l’autre côté du miroir. 

Ici, nous ne sommes plus consommateurs mais producteurs, constructeurs, créateurs. Un système qui permet de se repérer en temps réel comme le GPS, couplé à un système qui permet de transmettre l’information n’importe où … c’est un pouvoir extraordinaire. Connaître en temps réel la position d’un bien est quelque chose dont rêve tout homme d’affaire. Surtout si la valeur de ce bien est importante.

Rien que dans le domaine des transports, les systèmes de suivi se sont multipliés … et de nouveaux services se sont créés. Depuis longtemps maintenant, les berlines allemandes proposent un système pour prévenir automatiquement les secours en cas d’accident. Depuis le 31 mars 2018, un système équivalent doit être intégré dans tous les véhicules neufs.  

Le système se nomme eCall. Basiquement, il s’agit d’un téléphone lié à un capteur d’accélération et un GPS. Souvent ce trio est intégré dans la carte mère des voitures. Un ordinateur se cache bien dans les voitures modernes. En cas d’accident, détecté par le capteur d’accélération (et le déclenchement de l’airbag), le téléphone appellera les secours (112) et transmettra la position relevée par le GPS. 

Deuxième exemple d’intégration des GPS et téléphones : l’autopartage. Derrière ce terme barbare se cache une pratique citadine : emprunter une voiture lorsqu’on a besoin de se déplacer ou de déplacer des objets. La location de voiture existait bien avant internet. Les loueurs professionnels existent depuis longtemps. Mais dans notre cas, le système est presque instantané. 

Le véhicule est disponible dans la rue. Avec votre téléphone, vous le repérez, vous le démarrez, et vous vous déplacez comme si c’était votre voiture. Vous ne vous préoccupez ni de l’assurance, ni de l’entretien, ni de l’essence. Les introvertis apprécieront le système. Pourtant, je pense que l’on peut mieux faire que les services actuels. Les véhicules autonomes vont nous étonner. 

Mais revenons sur la miniaturisation des GPS et des téléphones. Le prix de ces composants a beaucoup baissé en quelques années. Il est désormais possible de les intégrer même dans des équipements de faible valeur. C’est ainsi que les vélos et les trottinettes électriques se sont retrouvées contaminées. Ils peuvent indiquer leur position en temps réel. Des opérateurs y ont vu un marché et ainsi est né le free-floating. 

L’idée est simple. En ville, vous devez aller à un endroit. Il existe de nombreuses façons de répondre à ce besoin. Tout geek qui se respecte sortira son téléphone pour repérer un vélo ou une trottinette à utiliser. En photographiant son code QR, il débloquera l’engin et pourra réaliser son trajet. En France, nombreux sont les opérateurs à s’y être essayé. Mais pour d’étranges raisons le système n’a pas pris. 

Ces nouveaux modes de consommations répondent à des enjeux écologiques et sociaux. Cependant, ils soulèvent aussi de nombreuses questions et créent de nombreux problèmes.  :

  • L’équité n’existe pas lorsque seule une partie de la population a accès à ces services. 
  • De même, donner une part de sa vie privée pour une sécurité ou un service supplémentaire n’est pas sans risque. 
  • Et les problèmes environnementaux créés par les imbéciles qui jettent trottinettes et vélos dans les fleuves ou les chauffards qui usent prématurément les moteurs n’aident pas à l’émergence de nouveaux modes de vie. 

L’usage de cette technologie ne dépend que de nous. Notre marge de progression est encore importante. Nous sommes très loin d’avoir exploité le potentiel apporté par la miniaturisation des équipements informatiques.

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