Café philosophie #12

Les informations nous influencent. Une mauvaise nouvelle comme le second confinement annoncé hier soir pèse sur notre moral. De l’autre côté, les bonnes nouvelles nous apporte du bonheur et de l’espoir. Apprendre le mariage d’un ami, la naissance d’un neveu ou la victoire de son équipe favorite nous donne de l’énergie pour avancer dans notre vie. Ces informations sont rares et génératrices d’émotions. 

Notre mode d’accès aux informations a changé. De nos jours, l’accès est immédiat. À tel point que le rareté a fait place à l’abondance. Pourtant, les événements ne s’enchaînent pas beaucoup plus vite dans nos vies. Les informations se sont donc diluées. Un peu de bonheur chaque jour, ou raconté différemment, cela apporte de la joie. Pourtant nous n’y prêtons guère attention.

Les médias l’ont compris. Ce qui fait vendre, ce qui attire, c’est le drame. Le sensationnel peut aussi être efficace, mais il demande un investissement de la part des acteurs et il est rapidement oublié. Alors que le drame est inattendu et involontaire. Lorsque qu’on y est exposé, on ne peut plus l’ignorer car il répond à nos autres émotions primaires : la peur, la colère et la tristesse. 

Agir sur les émotions des gens est le meilleur moyen de les contrôler. La question est de savoir qui est aux manettes. Restons sur le domaine de l’informatique et évoquons deux célèbres réseaux sociaux : Facebook et Twitter. Dans ces lieux, les influenceurs montrent une image positive de leur vie, et les médias traditionnels font la promotion de leurs articles marquants.  

Entre 2009 et 2012, Facebook a mené une expérience sur les murs de ses abonnés. Pour certains profils, ils faisaient varier la quantité d’articles positifs et négatifs. Le constat semble évident, soumis à des informations majoritairement négatives, les messages postés par l’utilisateur seront plus négatifs. 

Je vous laisse les liens de deux articles sur ce sujet pour plus de détails : silicon.fr et Journal du geek. Ce type d’expérience pose un problème moral. Les conséquences sur des personnes fragiles peuvent être néfastes. A-t’on le droit de jouer sur les émotions des gens ?

C’est pourtant un des aspects de notre société. L’étude de Facebook me paraît saine car elle met en avant ces pratiques utilisées par les journalistes, les hommes politiques et autres influenceurs depuis la nuit des temps. En avoir conscience nous protège des manipulateurs.

Mais maintenant que Mark Zuckerberg a validé l’influence de son réseau social sur la psyché des gens, comment va-t’il s’en servir ? Le moteur de toute entreprise est l’argent. Les gens consomment facilement lorsqu’ils ont confiance en l’avenir. Zuckie devrait donc se comporter en World Chief Happiness Officer (CHO). Voici le lien vers la fiche de poste. Parmi ses clients, il y a aussi des médias qui souhaitent vendre leurs articles. L’arbitrage est donc difficile. 

Le comportement de Twitter sur cette question semble plus surprenant. Sa catégorie ‘Tendances’ est censé nous suggérer des informations qui pourraient nous intéresser sous prétexte qu’elles font la une. Généralement, cette rubrique reprend les mots dièses (#) des informations dramatiques. Les catastrophes humaines y ont la part belle. Les matchs de foot sont aussi suivis. 

Le contenu de la catégorie ‘Tendances’ est liée aux comptes que je suis. La plupart du temps, je n’y vois que des drames, des accidents, … Pourtant je ne pense pas être si négatif. De temps en temps, les suggestions mettent en avant les comptes et les sujets progressistes. Note pour le CHO de Twitter, “je préfère me faire ma propre opinion en écoutant les arguments de chaque camp”. Là, la manipulation se remarque trop.

Revenons, sur une note positive. Dans cette situation troublée, Facebook m’a suggéré deux groupes : ‘la ligue des optimistes’ et ‘la France est belle’. De cette suggestions de l’algorithme de tendance, je comprends que plutôt que regarder la vie des autres sur les réseaux sociaux, il faut vivre la sienne. Nous sommes alors seuls maîtres de nos émotions. 

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