Tel le miroir dans blanche-neige ou le palantir de Saroumane dans le Seigneur des anneaux, l’informatique apporte les réponses à toutes nos questions. Et ce ne sont pas les sujets qui manquent. L’épidémie actuelle reste en tête des tendances, en tout cas dans les médias. Alors que nous dit Internet sur la propagation du virus ?
Les chiffres
Le virus se propage-t-il ? Le site covidtracker.fr répond parfaitement à la question. Complet et détaillé, il permet de comparer l’évolution de la maladie entre les régions, les départements ou les grandes villes. Des infographies permettent aussi de voir l’évolution de la maladie. Ce site est développé par des bénévoles et agrège les informations transmises sur data.gouv.fr.
La situation est inquiétante. Le site permet donc de se comparer avec nos voisins européens ou avec le reste du monde. Dans ce cas, les données sont récupérées sur d’autres services. Bien sûr, les informations sont accessibles sur d’autres services. Lancez la requête ‘covid stats’ sur le principal moteur de recherche au monde ou ouvrez le site covidtracker.com pour avoir une autre vision de l’épidémie.
La France n’est pas bien placée et l’évolution semble se dégrader par rapport à nos voisins. Euh … soit notre Gouvernement ne prend pas les bonnes décisions, soit les autres pays ne sont pas honnêtes. Je laisse les complotistes en débattre sur Twitter. Il manque sûrement des éléments dans l’équation.
Les modèles
En parlant d’équation, des chercheurs ont modélisé l’épidémie. Pour cela ils considèrent la population suivant 3 états : les personnes saines, les malades et les guéris. Ces 3 états sont transformés en variables. Pour compléter le modèle, 2 paramètres sont ajoutées : le risque de contamination et la durée de l’état malade. L’informatique est alors utilisé pour calculer le modèle mathématique à 5 variables dans le temps.
Ainsi l’article d’Interstices.info reprend ces variables et nous montre l’évolution dans le temps d’une maladie. Il est possible avec une Casio d’afficher les mêmes courbes. Les modèles présentés sont volontairement simples pour l’explication. Les chercheurs travaillent sur des équations avec beaucoup plus de paramètres (taux de mortalité, durée d’incubation, durée d’immunité, …) pour éclairer nos décideurs.
Parmi les modèles scientifiques, ceux proposés par le CNRS me semblent plus parlant que de simples courbes. Nous y retrouvons notre population et nous pouvons faire varier les paramètres. Le premier modèle, bien que très simple, nous montre la circulation d’une maladie. Le second modèle nous rappelle la létalité du virus et l’importance d’isoler les personnes infectées.
L’expérience virtuelle
Mais tous ces modèles ne valent pas l’expérience. Une situation identique s’est produite dans les royaumes du Meuporg World of Warcraft. Une fonctionnalité mal implémentée s’est transformée en pandémie. Un état négatif s’est propagé à tort à tous les personnages (joueurs ou non joueurs) du continent. L’article suivant résume l’histoire.
Bien que virtuelle, la crise montrait les comportements sociaux face à une situation de crise. On retrouvait 4 attitudes :
- ceux qui fuyaient les villes pour se réfugier dans des grands espaces,
- ceux qui se pensaient au-dessus de la maladie et continuaient leurs vies,
- ceux qui aidaient les autres à se protéger ou à guérir de cet état négatif,
- ceux qui propagent le chaos.
Dans un premier temps, le développeur du jeu décida de confiner les joueurs afin de faire disparaître la contagion. Mais cela ne fonctionna pas. Tel un ‘deus ex machina’, il livra donc une correction majeure afin de supprimer la maladie et de ne pas faire fuir les joueurs. Les épidémiologistes de l’époque avaient étudié l’affaire. Il est dommage de ne pas avoir profité de ces connaissances.
Heureusement pour nous, le covid n’est pas transmis sur Internet. Les rencontres virtuelles doivent être privilégiées à défaut de solutions miraculeuses. Pensez aussi à prendre l’air de temps en temps, mais pas dans les bars improvisés ou dans les centres commerciaux.