L’informaticien type

Si le cliché d’informaticien est facile à établir, la réalité est bien plus nuancée. Il faut donc partir d’éléments concrets pour déterminer le profil psychologique des informaticiens. Le premier élément est son environnement de travail. Un ordinateur posé sur une table ou un bureau avec un siège plus ou moins ergonomique. Cela ressemble à tout métier de bureau classique. 

Ce premier élément permet de déduire que son activité quotidienne n’est pas physique. L’information ne pèse plus rien même s’il s’agit d’une ressource valorisée de tout temps. Les flux déplacés ne font pas transpirer notre informaticien. Ce manque d’activité physique crée un schisme dans la population. Certains s’accommodent de ce mode de vie facile, d’autres ont besoin de compenser après leur travail.

Le travail de bureau n’implique pas un travail créatif. Il m’est déjà arrivé de dire que l’informaticien est fainéant. Cette formule est exagérée. L’idée ici est d’automatiser les tâches répétitives. Encore ici, nous nous retrouvons avec 2 branches. D’un côté, on a les informaticiens qui appliquent la procédure. De l’autre, il y a ceux qui cherchent à améliorer les activités. Ces deux branches ouvrent à des métiers différents. 

Dernier point du cadre de travail, les collègues. Si dans les séries, les informaticiens sont relayés dans les sous-sols à proximité des machines, la réalité est moins tranchée. Les serveurs s’administrent à distance. Dans les grandes entreprises ou sur les plateaux des ESN (entreprises de services numériques), ils ont leurs locaux et sont entre eux. Dans les jeunes pousses (start-ups), ils sont réunis dans l’open space avec les autres employés. 

Cette promiscuité est à l’origine d’une nouvelle scission. Comment parler d’informatique avec des gens dont ce n’est pas le métier ? Cela peut inquiéter ou au contraire se révéler l’occasion de découvrir d’autres domaines. Cependant, la pandémie actuelle a mis fin à cela. Presque tous les informaticiens sont en télétravail. Et les échanges sur des sujets non-techniques manquent à certains. 

L’étude de l’environnement de travail ne permet pas de dégager des traits précis de l’informaticien. Au mieux, il peut être casanier ou sportif, procédurier ou créatif, effacé ou actif socialement.

Peut être qu’en remontant aux origines, des éléments nous permettront de dégager un profil précis. L’informaticien a appris son métier. S’il est naît avant les années 2000, cela vient d’une passion souvent pour les jeux vidéo. On est consommateur avant de vouloir devenir producteur. Il est donc passé par l’étape ‘études supérieures’ pour apprendre ce domaine. Le contexte professionnel est bien éloigné des bancs de la Fac.

S’il a grandi après le grand Bug, la généralisation des cours d’algorithmes au cours du secondaire et les retours des anciens sur Internet ou IRL (In Real Life, dans la vie réelle) lui ont permis de mieux appréhender ce domaine. C’est donc moins par passion mais pour réaliser un projet personnel qu’il s’est dirigé vers ce domaine. 

La réalité n’est pas pour autant cloisonnée. Les projets peuvent apparaître tout au long de notre vie. Et la connaissance de l’outil informatique nous apporte des outils pour y parvenir. Comme notre métier peut n’être que moyen de subsistance. Il n’en reste que tout s’apprend et le domaine évolue vite. L’informaticien sait se remettre en question et évoluer avec. Enfin, en général.

Dernier axe d’études dans cet article, le domaine informatique lui-même. Informatique est un mot valise qui implique un accès à l’information sans autre intervention humaine. L’informaticien est donc plus sujet à l’inquiétude s’il n’obtient pas les renseignements attendus. L’aspect quasi-instantané du domaine renforce cet état. 

De plus, le domaine est très manichéen. Les choses sont vraies ou fausses. Il n’y a pas d’état intermédiaire qui laisse place au doute. Enfin, un échec représente souvent une perte de temps. Les conséquences matérielles sont quasi-nulles. Le domaine reflète donc un manque de confiance. 

L’informaticien peut masquer ce manque de confiance en jouant le rôle d’un sachant dont le domaine est complexe et donc non autorisé aux amateurs. Pourtant, il doit bien avoir conscience qu’il ne maîtrise qu’une modeste partie de ce domaine. Mais c’est commun à de nombreux domaines de se cacher derrière le vocabulaire. Il n’y a que les abrutis qui ne se trompent jamais. 

Au final, il n’est pas possible de dégager un profil de l’informaticien type. C’est à vous de discuter avec lui pour déterminer qui il est. Certes, les introvertis sont plus nombreux dans le domaine et ils généralisent un peu vite. En contrepartie, ils sont plus attentifs aux détails et anticipent.

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