Réseau, destination finale #3

Alors que les portes de l’ascenseur se ferment, une musique étrange se lance au lieu d’un classique du jazz. Robert ne se pose pas plus de questions et sélectionne le dernier étage. La musique s’emballe, le douanier s’aperçoit que son trajet est plus lent, chaotique. Plusieurs fois, la cage s’arrête puis accélère brutalement. Des grincements inquiétants se font entendre. 3 minutes plus tard, les portes s’ouvrent enfin sur le dernier étage. 

Robert se dit qu’il ouvrira un ticket pour que ces dysfonctionnements soient réparés. Mais ses pensées s’arrêtent lorsqu’il constate l’état de l’étage administratif. Un cadavre de lapin trône sur le guichet d’accueil. De nombreux néons ne fonctionnent plus. Et les quelques actifs crépitent aléatoirement. Des marques de brûlures et de griffures lézardent du sol au plafond. Robert recule mais se cogne sur les portes fermées de l’ascenseur.

Ce dernier refuse de s’ouvrir. Robert ne comprend pas. Il est sûr d’être au bon étage. Mais rien ne semble en place. Puisqu’il ne peut reculer, il faut aller de l’avant. Notre héros s’engage dans l’un des couloirs. Passant devant des bureaux dont les portes sont entrouvertes, il entend des grognements en sortir. Cela ne l’encourage pas à aller interroger son occupant. Il s’avance donc plus en espérant trouver … Trouver quoi en fait ?

D’un seul coup, les quelques néons qui éclairaient encore le couloir explosent. Un hurlement sinistre à l’autre bout se fait entendre. Un colosse de code qui semble sortir d’un film d’horreur s’avance vers le douanier. Un virus, reconnaît notre expert. Il n’en avait jamais vu de complets. Depuis son poste, il se contentait de les rejeter en appuyant sur une touche. Mais voir la menace aussi prêt, Robert comprend que la fuite est la seule option. 

Alors que le monstre déboule en direction du douanier, les portes le long du couloir s’entrouvrent et des zombies commencent à sortir. Le raffut a dû les attirer. La seule solution est de revenir vers la cage d’ascenseur. Ensuite on verra. Pourchassé par la horde, Robert accélère, tourne à l’accueil en direction d’un autre couloir et entre dans un bureau au hasard en espérant ce dernier vide. 

Le lieu et le désordre lui semble familier. Seul le ronflement d’un paisible bibliothécaire émane de ce lieu. Le désordre régnant n’a pas l’air hostile. Robert se cache derrière une armoire. Il entend la meute s’éparpiller dans les couloirs. Quelques zombies ouvrent la porte, mais effrayés par les lourdes archives, préfèrent renoncer à entrer dans le bureau. Pendant quelques minutes, Robert entend un vacarme terrible émaner du couloir. 

Puis le silence se fait. Les grognements ont disparu. Que faire ? S’il était Mister Robot, Robert reprendrait rapidement le dessus, mais, il ne s’agit que d’une série dont le sujet principal est la remise en question de la société actuelle. À part dans le premier épisode, les scénaristes s’attardent peu sur les aspects techniques. Il ne s’agit que d’un personnage de fiction. Dans la réalité, les héros font rarement long feu.

Notre héros décide donc d’observer le couloir avant de décider de sortir. Par l’ouverture de la porte, il constate que plus aucun zombie n’est présent. Des bouts de code sont éparpillés sur le sol comme si quelqu’un avait éliminé toute menace. L’Antivirus Académie ou l’équipe Alpha seraient passées dans le couloir. Robert en a déjà entendu parler, mais il ne pensait pas les voir à l’œuvre. En tout cas, il ne perçoit plus de menace. Le couloir est silencieux.

Notre héros n’est jamais allé au bout du couloir. L’ascenseur est bloqué, alors autant aller dans l’autre sens. Une lumière émane du bout du couloir. Ami ou ennemi ? Robert avance discrètement et remarque des militaires en uniforme discuter autour d’une table. Robert se dirige dans leur direction mais il est arrêté par un homme en costume noir. “Agent R du service des sauvegardes systèmes.” lui dit le fonctionnaire. “Monsieur, regardez la lumière rouge”. 

Robert se réveille lentement. Il est à son poste de travail et des paquets attendent qu’il donne son autorisation pour entrer sur le système. Que s’est-il passé ? Était-ce un cauchemar ? Le douanier ne sait pas. Ces souvenirs sont floues. Est-il vraiment monté à l’étage administratif ? Et pourquoi aurait-il fait cela ? Son emploi lui plaît. En tout cas, rien ne semble anormal à son poste de travail. 

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