Fini le travail d’écrivain, de rédacteur, de journaliste ou de commentateur. L’intelligence artificielle va tous nous supplanter … ou presque. Il y a quelques semaines, on m’a présenté OpenAI. Fruit d’un partenariat entre Elon Musk et Sam Altman (je ne connais pas), l’objectif est de fournir à l’humanité une intelligence artificielle (IA) capable de répondre à toutes les questions possibles.
Pour cela, l’IA nommée GPT-3 répond à toutes les questions possibles, dans un langage naturel, aussi bien en anglais qu’en français ou d’autres langues. La tentation est grande de ne plus écrire mes articles et de laisser les serveurs de San Francisco noircir les pages à ma place. Un tour sur le terrain de jeu me permet donc d’évaluer l’efficacité de mon futur collaborateur.
Le terrain de jeu se compose d’un éditeur de texte et de différentes options sur le côté. L’idée est simple, on saisit un début de texte et en cliquant sur le bouton ‘Generate’ GPT-3 s’adapte pour apporter une réponse convenable. Si le résultat ne nous convient pas, il suffit de supprimer le texte ajouté par l’IA, et de soumettre à nouveau notre texte. Une nouvelle réponse sera apportée.
En jouant sur les paramètres, nous pouvons demander à l’IA d’être plus loquace (response legnth) ou plus ‘humaine’ (temperature) dans sa réponse. GPT-3 a plusieurs personnalités qui peuvent influencer le résultat. Si Davinci est l’élève studieux qui fera de son mieux, Ada sera la plus rapide pour produire une réponse.
Après quelques essais, en soumettant 2 paragraphes et en lui demandant de continuer, le paragraphe suivant me semble correct :
“GPT-3 permet donc de répondre à toutes les questions possibles, dans un langage naturel. Pour cela, l’IA a été entraînée à faire des liens entre les mots et leur sens. Elle est capable de résoudre des problèmes mathématiques simples et peut reconnaître une image ou une vidéo.”
La suite l’est beaucoup moins et je vous laisserai constater vous même. Au mieux GPT-3 peut écrire des articles pour Brut, Topito ou Konbini. Mais je doute qu’il remplace à court terme les vrais journalistes. Notre génie a tendance à dériver rapidement du sujet principal. Il se répète rapidement et peut tourner en rond.
Heureusement que son talent ne s’arrête pas à la rédaction d’articles. Les exemples d’utilisation sont bien plus nombreux. Les développeurs apprécieront la possibilité d’écrire en langage naturel et de récupérer suivant leur besoin une requête SQL, un code écrit en C ou une interface web. Je conseille de bien tester. Le code produit. GPT-3 ne remplacera que les mauvais développeurs, pour l’instant.
L’outil présente un intérêt pour les créatifs. Parmi les dizaines de slogan que peut générer l’IA, il y en a peut être un qui conviendra à votre client. De même, il se révèle un coach en séduction très créatif. Vous me direz que la littérature est abondante sur Internet. Certes, mais il en fait une synthèse efficace.
Il est dommage qu’à vouloir tout faire, GPT-3 se révèle bon dans aucun domaine. Les réponses sont souvent étranges, hors sujet ou incorrectes. Enfin si, il y a un domaine où il est très bon, c’est la génération de faux avis. Vous voulez donner un avis positif pour un film ou un restaurant, il composera une réponse courte mais efficace.
En dépit de sa jeunesse, l’outil se révèle intéressant pour les créatifs. Si les applications conçues autour intéresseront d’abord les développeurs fainéants, les possibilités sont limitées à notre propre créativité. Il faut tester pour s’en rendre compte. Je n’ai évoqué qu’une faible partie du potentiel.
En tout cas, ce n’est pas demain que je lui confie la rédaction des articles de mon blog.