Es-tu plutôt Web ou Net ? Quelle différence ? Aucune. Web signifie ‘toile (d’araignée)’ en anglais Net signifie ‘filet’. Il s’agit de deux images pour représenter le réseau de réseaux : Internet. Le problème est que ces termes sont trop génériques. Lors d’un article précédent je parlais des déclinaisons de ses fonctionnalités : Web originel, Web 2.0 et Web3.
Pour rappel, le web originel permet le partage des connaissances dans un seul sens. Le Web 2.0 permet à chacun d’apporter ses passions sur des plateformes communautaires et centralisées. La troisième itération assure l’intangibilité des échanges : ce que vous dites ou partagez ne sera pas modifié à votre insu et restera disponible pour ‘toujours’.
Une autre vision du Web se base sur les ressources et les services accessibles sur le réseau. Internet ne se limite pas aux informations accessibles depuis les moteurs de recherches. De nombreux ordinateurs sont connectés et proposent des services sans que les moteurs de recherche ne soient au courant.
Prenons le cas d’une entreprise. Elle permet à ses employés de faire du télétravail. Pour autant, seuls ces derniers peuvent accéder aux services internes. Un VPN, un système d’authentification et d’autres mécanismes sont mis en place pour s’assurer que seules les personnes habilitées se connectent au réseau professionnel.
Une entreprise voit donc trois autres nuances de web : l’intranet, l’extranet et l’internet. L’intranet est l’ensemble des services accessibles par le collaborateur. L’extranet correspond aux services qu’elle propose à ses partenaires. L’internet, vous connaissez déjà.
Les services non indexés sont nommés Deep Web (deep : profond). Si les entreprises sont les premières représentées en termes d’activité, il existe de nombreuses raisons d’exposer des services sans que ceux-ci soient connus. Pour les fans de domotique, il vaut mieux que Google ne liste pas toutes les installations de votre maison.
D’autres services, illégaux par rapport aux législations des pays, se cachent aussi dans le Deep Web. Ils sont regroupés sous l’appellation Dark Web (dark : sombre). Un jeu d’échange de clé assure l’anonymat sur ce réseau. Utilisé par les lanceurs d’alerte, il est surtout plébiscité par tous les commerces illégaux (drogues, armes, …).
Il existe bien d’autres réseaux, toujours plus cachés, censés proposer des services ou détenir des informations ultra-confidentielles. Le Charter Web serait réservé à l’élite des élites et permettrait la transmission de secrets d’Etat. Le Marianas Web révèlerait la vraie nature de notre Univers. Complotistes et scénaristes de Netflix, faites votre choix.
Mais passons ces nuances qui font de nous des êtres uniques et revenons à la surface. Pour la plupart des utilisateurs, Internet correspond aux services qu’ils utilisent. Demandez aux gérants de cybercafés (s’il en reste encore). Pour les clients, Internet se résume souvent à Google ou Facebook.
Parlez leur de l’adresse d’un site ou montrez leur d’autres services et vous passerez pour de grands sorciers. Pour la plupart des gens, Internet correspond au service qu’ils utilisent quotidiennement et qui leur permet de lire ou d’échanger des informations sur leurs sujets de prédilection.
Il peut même arriver que le web se résume à l’équipement utilisé. Si vous entendez un proche dire qu’Internet “c’est lent et ça marche mal”, peut-être devriez-vous lui proposer de mettre à jour ou de changer d’ordinateur (tablette, téléphone, …) ? L’accès au réseau aussi à son importance. La fibre optique et la 4G apportent un confort non négligeable.
Le Web se décline selon nos usages. Toutes les classifications et les appellations n’y changeront rien. Tout au plus, cela révèlera notre compréhension de la bête. Comme une œuvre dans un musée, notre vision du Web correspond à notre position par rapport à cette dernière.
Pour les développeurs, le Web est un ensemble de triplets ‘protocole|lien|paramètres’. Chaque triplet est une nuance qui peut se combiner avec d’autres. Et le réseau de réseaux les regroupent. Dieu seul connaît toutes les nuances.