Dans la série, les réseaux d’Internet, je vous présente une nuance qui est d’actualité … SwiftNet. Derrière ce nom se cache la dernière évolution de la problématique d’échanges comptables. Pour faire simple, il s’agit du réseau bancaire le plus utilisé actuellement. Lorsque vous payez un commerçant péruvien sur Internet, la transaction peut transiter par SwiftNet.
Présenté comme cela, ce réseau ressemble à un simple service disponible sur Internet. Un peu d’explications est nécessaire. Swift est une société belge dont le premier objectif est de transmettre des flux financiers. Si cette société a pu se développer jusqu’à devenir le premier service bancaire au monde, c’est que son objectif était la dématérialisation, dès la création de la société, en 1973.
Il n’y a pas plus rationnel qu’un banquier. Le service proposé par Swift fonctionne. Ils sont les premiers et les banques utilisatrices sont satisfaites de leurs services. Les autres banques suivent. À terme, Swift se retrouve à gérer les échanges pour des banques à travers le monde jusqu’à devenir un standard incontournable de nos jours.
Le nom d’origine était donc bien trouvé. Swift signifie Society for WorldWide Interbank Financial Telecommunication que je traduirais par ‘Société pour les télécommunications financières et interbancaires à l’échelle mondiale’.
Les banques sont identifiées selon un code BIC (Bank Identifier Code). Les comptes des clients de la banque sont identifiés selon un code IBAN (International Bank Account Number). Toute transaction est identifiée sur le réseau (net) Swift par ce couple BIC/IBAN. Je m’excuse pour tant d’anglicismes, mais l’anglais est la langue des affaires.
On a là l’exemple d’un standard de fait qui s’impose et devient presque incontournable. Mais cela n’empêche pas la mise en place d’autres protocoles de paiement.
Ainsi, un nouveau réseau s’est mis en place, le SEPA (Single Euro Payments Area – Espace unique de paiement en euros). Mis en place par l’Union européenne, il se veut gratuit (donc payé par nos impôts) là où le réseau Swift est payé à chaque transaction. Il existe d’autres réseaux bancaires.
On peut aussi citer EBICS qui relie les banques françaises, allemandes, suisses et autrichiennes. Il est intéressant de voir que EBICS, SEPA et Swift partagent des éléments communs. Les identifiants de banques et de comptes sont les mêmes sur ces trois réseaux.
Interdire aux banques russes l’accès à au réseau Swift n’entraînera pas l’effondrement de leur système bancaire. Il existe d’autres moyens d’échanger de l’argent, au niveau mondial. Si j’ai cité des réseaux européens, il existe des équivalents locaux dans toutes les régions du monde.
De plus, les crypto-monnaies peuvent assurer les transactions financières sans qu’aucun État ne puisse les bloquer puisque ce modèle de paiement est décentralisé et non lié à un groupe. Les affaires sont les affaires, et si un réseau disparaît, un nouveau prend le relai.
J’ai le sentiment d’avoir omis une quantité énorme d’informations dans cet article. Il faut dire que le monde des comptables est tellement codifié que les non-initiés nous nous y perdons facilement. Ainsi :
- Je n’ai pas abordé le protocole à mettre en place pour réaliser des échanges bancaires sur SwiftNet. Je dépose un article de Microsoft dans le coin. ‘Sécurité’ est le maître-mot.
- Je n’ai pas abordé les précédents protocoles d’échanges de transactions bancaires. Avant, les banques louaient des lignes téléphoniques pour assurer la confidentialité de l’échange. X25.
- Je n’ai pas détaillé les formats des fichiers bancaires transmis et les prises de tête des informaticiens pour que les messages respectent les bons protocoles.
- Cobol is alive.
Il s’agit d’un domaine à part dans le royaume informatique et même si aujourd’hui il se base sur des technologies standards, il reste exclusif dans son vocabulaire.