Une imprimante, c’est simple. Je place le papier dans un bac de feuilles vierges. J’allume l’imprimante. Depuis mon ordinateur, j’ouvre le document que je veux et je clique sur le bouton ‘Imprimer’. Et magie, au bout de quelques secondes, le document commence à sortir dans le bac de réception.
La plupart du temps, cela fonctionne. Mais parfois, les pages ne s’impriment pas correctement. Les couleurs sont atténuées, voire absentes. Oui, la cartouche est vide. Il reste à changer la cartouche et à relancer l’impression. Cette fois-ci les pages ne sortent pas.
Et oui, le fameux ‘bourrage papier’ vient de se produire. Les rouleaux d’entrée ont entraîné plus d’une feuille à la fois. Il va falloir ouvrir l’imprimante et débloquer les pages. Pourtant on m’avait dit de ne pas surcharger le bac d’entrée, et d’aligner le papier. C’est par l’erreur qu’on apprend.
Imprimer, c’est simple lorsqu’on a des besoins simples et qu’on respecte des consignes. Finalement, ce sont des rouleaux qui entraînent une page dans le sens de sa longueur. jusqu’à une tête d’impression. Celle-ci est montée sur un axe métallique et est entraînée dans le sens de la largeur de la page pour y jeter de l’encre récupérée dans un réservoir.
Quelques servomoteurs pour entraîner la page et la tête d’impression, une résistance pour chauffer l’encre, des buses contrôlées électriquement qui s’ouvrent à chaque point à placer sur la page. Il faut aussi une carte mère pour coordonner l’ensemble suivant un programme précis et redéfini à chaque demande. Ainsi, votre document prend une réalité matérielle.
Le problème c’est le nombre de points à placer sur la page en cours d’impression. Prenons l’exemple d’une page au format A4. C’est un rectangle de papier de 21 cm de large et 29,7 cm de long. Une page de texte est recouverte à 5% d’encre en moyenne, soit une surface de 31,185 cm² à couvrir.
La résolution d’une imprimante est définie en point par pouce (le fameux ppp ou dpi en anglais). Les anglo-saxons ont tiré les premiers. Un pouce fait 2,54 cm. Pour une impression de qualité correcte, il faut une résolution de 300 ppp. Votre texte imprimé sur la page est donc constitué de 434 625 gouttelettes d’encre.
Et c’est à la carte mère de l’imprimante de calculer la position exacte de chaque goutte avant de commander rouleaux et têtes d’impression pour les poser correctement sur la page.
Bien sûr, j’ai fait quelques simplifications ici. J’ai considéré que 300 ppp est aussi la résolution native de l’imprimante. J’ai considéré que je n’imprime qu’une page. J’ai considéré que j’imprime en noir et blanc et uniquement du texte pour éviter du surcharger la page.
Si j’avais imprimé une photographie en couleur avec une bonne résolution (600 ppp), j’aurais recouvert 95 % de la page avec 4 couleurs. Il aurait fallu positionner environ 132 millions de points pour créer le tableau.
D’après la publicité, une bonne imprimante ‘jet d’encre’ sort 20 pages par minutes en noir et blanc et 10 pages en couleurs, pour un prix modeste. Pensez qu’il s’agit de pages remplies à 5 %, ce qu’oublie de dire le vendeur. Il est normal que cela mette plus de temps lorsque vous imprimez vos photos de vacances. L’encre n’arrive pas par magie sur le papier.
Bien sûr, les imprimantes se sont modernisées. Désormais, il n’est plus nécessaire de les connecter à votre ordinateur. Le Wifi les a aidé à couper le cordon. Vous pouvez donc imprimer de n’importe quel équipement.
De plus, elles intègrent aussi un scanner. Il est possible de faire des photocopies sans ordinateur. Le summum a été l’intégration du fax. Mais plus personne n’utilise cet ancêtre du courrier électronique.
Chapeau l’artiste !!