Retour vers le futur

L’évolution de l’informatique ces 40 dernières années a été telle qu’au bout de 5 ans le moindre appareil devient obsolète. Le paradoxe veut que nos besoins n’aient presque pas évolué. En effet, l’information n’a pas changé de nature. Il s’agit toujours d’images, de textes et de sons que nous percevons à travers des terminaux. 

Pourtant, personne n’utilise un téléphone qui a 10 ans pour répondre à cela. Personne ne ressort son PC sous Windows XP pour lancer un jeu vidéo. Enfin, presque personne. Il existe toujours une catégorie de passionnés, de nostalgiques, qui entretiennent des objets sortis d’un passé qui est pourtant encore proche. 

L’exemple le plus classique est le jeu vidéo. Il est vrai que les vidéastes amateurs ont ici un sujet facile à mettre en œuvre. Les émulateurs et les roms se trouvent facilement sur Internet. Par contre le défi est plus complexe lorsqu’il s’agit de jouer sur la console de l’époque. Il faut que celle-ci fonctionne encore. 

Quelques soudures et c’est reparti. Ou presque. En effet, les prises péritel ne sont plus d’actualité sur les télévisions modernes. Même s’il s’agit d’équipements très standardisés à l’époque, le niveau 1 du rétro en informatique n’est pas à la portée d’un premier venu. Heureusement, mo5.com et d’autres associations peuvent vous aider dans ce but.

Avec un peu de chance, lors d’un vide-grenier ou sur le bon coin, vous trouverez les jeux de votre enfance, mais il est peu évident que les nouvelles générations s’intéressent à ce domaine. 

Un fait étonnant est qu’il existe encore des équipes qui programment pour des consoles des années 80. Ainsi, des jeux continuent à sortir sur l’antique NES. Plus étonnant est le phénomène du ‘demake’. Les succès des années 2020 sont adaptés sur les consoles des années 90. Le résultat est surprenant. 

Pourquoi s’arrêter aux jeux vidéos ? Tous les nouveaux pans de l’informatique sont transposables en anciennes technologies. Ainsi, il doit être possible de visionner Netflix sur un 3310. Les images en monochromes et en 84 par 48 pixels risquent de piquer, mais le son restera correct.  

Non, l’ancien matériel n’a pas d’intérêt pour des applications modernes. Qui va monter un ordinateur personnel (PC) avec des composants de 30 ans ? L’architecture est trop commune et trop peu différente des ordinateurs d’aujourd’hui. Quelques barbus s’y essaieront dans leurs caves, plus par défi technique que pour un usage quotidien. 

Les architectures plus originales sont préférées par les passionnés. Si Amiga, Atari ou Amstrad vous parle, c’est un bon début. Il existe bien d’autres architectures originales qui ont les faveurs des archéologues de l’informatique. L’Atari attirerait encore les musiciens. Mais Jean-Michel Jarre n’est plus à la mode.

Si les jeux vidéo sont appréciés, les logiciels plus ‘sérieux’ n’ont pas les faveurs des passionnés. Qui travaillera de nos jours sur la version 97 de Word ? A part quelques personnes bloquées dans le passé, il ne reste en réalité que les collectionneurs pour s’intéresser aux vieilles architectures.   

Eux ne cherchent pas à faire vivre les ancêtres de l’informatique. L’ordinateur y est vu comme une nature morte. Il est exposé. Il fonctionne peut-être mais ne sera pas démarré au risque de l’endommager. Ils préservent ces moments d’histoire qui n’ont de sens que par un sentiment de nostalgie. 

Il peut exister quelques spéculateurs, mais c’est comme espérer vendre une charrue à un fermier. Seul un amish sera intéressé. Cela fait peu de clients. L’ancien en informatique n’a d’intérêt que pour les nostalgiques et les passionnés. Il est pourtant porteur de connaissances et d’expériences précieuses.

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