Le skeuomorphisme, c’est sympa pour faire comprendre un outil. Mais afficher des tablettes en bois, des icônes en 3 dimensions ou des touches de vieux postes radios, cela tranche avec un environnement simple. Marie Kondo ne veut pas de câbles sur son bureau et Gros Geek veut un poste de travail le plus simple et efficace.
Un nouveau mouvement artistique est né dans le royaume informatique afin de satisfaire les esthètes ascétiques : le flat design (ou concept plat en français). L’idée est de ne conserver que du texte et des formes géométriques simples afin de faire comprendre le but d’une application. Les informations sont regroupées par blocs colorés et identifiables.
Ainsi, votre application de messagerie est représentée dans un carré qui affiche une enveloppe simplifiée. Des couleurs acidulées mettent en relief l’enveloppe. Là où en skeuomorphisme une boîte à lettre était représentée en 3D, 4 triangles se chevauchant vous invitent à regarder si vous avez reçu du courrier.
On retrouve le flat design dans le cadre de la communication institutionnelle. Il est très utilisé depuis la fin des années 2010. Les logos des grandes entreprises mondiales se sont aplaties. Les couleurs ont disparu. Les formes se sont simplifiées. Vous trouverez sur ce lien quelques infographies d’évolution.
En informatique, des symboles simples, compréhensibles par tout le monde, invitent l’utilisateur à réaliser une action. Le flat design ne s’applique pas qu’aux icônes de lancement. Les applications elles-mêmes se basent désormais sur ces concepts. Il est loin l’époque où chaque cadre était marqué par une bordure.
Reprenons l’exemple du client de messagerie. Le cadre supérieur liste les actions réalisables sur l’objet sélectionné. Un bandeau latéral (rectangle) à gauche présente les différentes boîtes accessibles depuis le compte. Il se distingue par une couleur de fond gris léger. Un second bandeau, plus fin et complètement à gauche, liste les applications de la suite logicielle.
Au centre, un tableau blanc liste les messages présents dans la boîte à lettre sélectionnée. Un clic remplace ce tableau par le message en question. Une croix permet de revenir instantanément au tableau. La messagerie Microsoft se base presque entièrement sur les concepts plats.
Simplicité et lisibilité ne sont pas les seuls avantages de ce design. En distinguant chaque groupe d’outils dans des cadres, ils permettent de rendre ces cadres indépendants. Ainsi, si l’application est affichée sur un écran différent, en redimensionnant les cadres, on adapte la navigation. Le flat design introduit naturellement le responsive design.
L’application gère son affichage suivant le support. Le contenu se confond avec son contenant et reste compréhensible quelle que soit son orientation. Il peut y avoir quelques ratés devant la multiplication des écrans et les différents formats. Mais dans l’ensemble
Il est amusant de se dire que le flat design tire ses origines d’un pays montagneux : la Suisse. Le style graphique suisse s’est développé dans les années 50. Lors des prochaines brocantes, regardez les couvertures des livres et les pochettes des disques de l’époque, vous reconnaîtrez le style.
Dans mon cas, je ne suis pas amateur de ce concept. Je trouve qu’il manque de relief, de matière. Je laisse à Sheldon le soin de l’apprécier avant de se promener dans Flatland.