J’essaie de comprendre. Pourquoi l’Industrie s’intéresse aux intelligences artificielles ? On se doute bien que l’objectif est d’optimiser la société. Inutile de mettre un ‘S’ majuscule puisque les intérêts sont privés. Les cost killers voient en cette évolution disruptive le moyen de se passer du maillon faible de l’entreprise : l’employé.
Quoi de plus pénible que cet être qui travaille 7 heures par jour, 5 jours par semaine. Avec ses états d’âme il est d’ailleurs loin d’être à son plein potentiel. Au contraire, l’IA ne s’arrête jamais et peut répondre à toutes les demandes même dans les domaines réputés complexes.
Contrairement aux robots qui remplacent les emplois manuels, les IA s’attaquent aux domaines intellectuels. Enseignants, avocats, informaticiens, juges, … nous ne sommes plus à l’abri de la concurrence numérique. Les secrétaires avaient déjà été remplacées par les logiciels de gestion. Ciel, l’IA est impitoyable.
Les avocats américains ne s’y sont pas trompés. La dénommée “DoNotPay” (Ne payez pas) est une menace pour leur profession. Elle n’est pas diplômée et ne devrait donc pas exercer et pourtant elle donne des renseignements juridiques à la place des Conseils officiels. Concurrence déloyale.
Dans ce cas, les IA vont retourner à l’école pour valider leurs compétences. Ainsi. ChatGPT a obtenu facilement le diplôme d’avocat. Il en a profité pour être aussi reconnu comme médecin et chimiste. Il ne peut pas encore opérer mais espérons qu’il propose de brillants diagnostics plutôt que de rejoindre certains collègues en politique ou sur les plateaux de télévision.
Avec un tel CV, il est compréhensible que les entreprises s’arrachent ces jeunes stars talentueuses. Les scénaristes du ‘Caméléon’ n’imaginaient pas que Jarod puisse un programme informatique. Et ils offrent leurs talents pour un tarif parfois dérisoire. Comment lutter ?
En nous posant les bonnes questions. Oui, les salaires de certains métiers prestigieux risquent de baisser. Mais, de l’autre côté, le reste de la population accédera à des services réservés avant à une minorité.
Tout le monde ne peut pas se payer un avocat spécialiste et se retrouve avec le commis d’office. Alors si ce dernier peut demander à une IA de bonnes stratégies, ce n’en est que mieux. Nul n’est censé ignorer la loi, mais qui peut connaître ses dizaines de milliers d’articles. Une IA apportera plus d’égalité dans les débats.
Les hypocondriaques ne dérangeront plus les médecins généralistes. Le médecin numérique les rassurera plus que les conseils fumeux du forum de Doctissimo. Et il est disponible 24/7. Les bons diagnostics au bon moment feront économiser de l’argent à notre Assurance Maladie régulièrement en déficit.
Il ne faut pas voir dans les IA des concurrentes, mais des aides qui apporteront à tous des services jusque là réservés à une partie de la population. Les métiers changent, et nous devrons nous adapter.
Comme toute évolution technologique, avant de s’y lancer, il faudra évaluer les gains et les risques. Les Institutions politiques auront un rôle important dans ces mutations sociétales, à condition qu’elles ne soient pas trop corrompues.
Il existait bien une alternative proposée par le candidat socialiste en 2017. Le sieur Hamon proposait de taxer les robots. Il paraît normal que lorsque des activités sont remplacées par des automates, à moins que le service ne soit accessible à tous, une partie des recettes soient utilisées pour le bien de toute la population. On appelle cela l’impôt.