Comment les frappés de l’apéro du captain en sont-ils venus à cette discussion ? On utilise encore Windows XP ? Alors que Microsoft va arrêter le support de Windows 7 (2011) , son prédécesseur est encore en fonction sur quelques rares postes. Et cela déclenche l’interrogation au sein de l’assemblée. Comment ? Pourquoi ? Ces questions ne trouvent pas de réponses.
Pour ma part, je m’interroge. Comment connaît-on la part de marché des systèmes d’exploitation ? Dit autrement, combien de personnes utilisent Windows ? Quelle est la part des iPhone par rapport aux téléphones des autres constructeurs ? Il s’agit là de deux usages très différents, l’un fixe, l’autre nomade. C’est une discrimination valable.
Restons sur les usages ‘fixes’, les ordinateurs de bureau. Une manière de mesurer la part de marché est de demander aux constructeurs leurs chiffres de vente et le système d’exploitation (OS) installé sur chaque machine. De nombreuses marques, de nombreuses usines, des milliers d’interlocuteurs à questionner pour obtenir un chiffre. Cela risque d’être chronophage.
Les statisticiens utilisent une autre stratégie pour affirmer que les 3/4 des ordinateurs actuels utilisent Windows : les traces sur Internet. Je me répète mais pour accéder à un service sur Internet, il faut indiquer son adresse et ce que l’on souhaite obtenir. Et comme on est poli, on se présente au service. À part quelques experts, la majorité des gens ne savent pas masquer cette dernière information.
L’user agent (UA), ou agent utilisateur, est l’application qui accède au service réseau. Et elle se présente. Cela permet au service de répondre au mieux à sa demande. En général, elle indique son nom et l’OS sur lequel tourne. Vous trouverez sur cette page wikipedia la liste partielle des OS et des informations retournés par l’UA pour s’identifier. Tout service Internet ne manque pas de conserver cette information.
Si on considère que tout ordinateur moderne accède à Internet, il suffit de demander aux services Internet les plus utilisés, l’UA de leurs clients. Cela peut manquer de fiabilité. Quid des hackers qui faussent l’UA ? Quid des gens qui ne vont pas sur Internet ? Et les services utilisés pour ce calcul sont-ils utilisés de manière uniforme dans toutes les régions de la Terre ?
Les deux premières interrogations sont négligeables. Pour la troisième, il suffit de demander ces informations à des services populaires dans chaque région pour consolider les chiffres. Une autre interrogation peut se porter sur les OS étudiés. Les UA distinguent des dizaines d’OS. Or on parle de Windows sans savoir s’il s’agit de la version 7, 8, 10 ou 11. Idem pour MacOS (Maverick, Yosemite, Catalina, …).
Cette distinction intéresse un public professionnel. Pour le grand public, l’essentiel est de savoir que Windows est installé sur les 3/4 des ordinateurs. Savoir utiliser Windows est donc une compétence nécessaire dans le monde réel. Si Apple s’en sort très bien avec 18% de parts de marché, les autres OS sont négligeables. Pourquoi s’y intéresser ? Au mieux, les statisticiens feront payer l’information détaillée.
Avec les traces que nous laissons lors de notre passage sur Internet, il est possible de déterminer notre équipement informatique. Et cela est révélateur de nos moyens financiers. Les grands industriels sont donc friands de ces statistiques peu chères et accessibles en temps réel.
Il en est de même pour connaître les parts de marché pour les équipements nomades (smartphones, tablettes, …). Les constructeurs font en sorte que l’UA embarque leur référence. Derrière la mention Android (les 2/3 des téléphones utilisés), il est possible de connaître la part de téléphones Samsung, Xiaomi ou Google.
Des gens utilisent encore leurs Windows Phone. Cela me semble incroyable puisqu’ils ont un léger problème de certificat. Sûrement quelques fous installés dans les montagnes proches de Redmond.
Une simple information dans un journal fait la hantise ou le bonheur de grandes sociétés. Mais ne vous sentez pas espionnés pour ces quelques miettes. Il existe des moyens bien plus efficaces pour vous connaître.