La plume d’Eddy

La rupture est marquée. Entre jeunes diplômés et vieux informaticiens, rien ne va plus. Pourtant cela aurait dû bien se passer. Mais un schisme s’est créé au sein de la caste des développeurs : un environnement de développement intégré ou un simple éditeur de texte. Les professionnels contre les puristes.

Notepad

Les anciens développeurs ne jurent que par l’éditeur de texte. Le top est la version en mode caractère. Tout le reste n’est que superflu qui empêche de se concentrer sur l’essentiel : le code. Les puristes appellent les outils de compilation et de débogage en ligne de commande. Les interfaces graphiques et les wizards (assistants logiciels), c’est superflu.  

Un bon informaticien connaît sur le bout des doigts les technologies qu’il utilise. Entre le code écrit et son exécution sur une machine, il peut lister les outils intermédiaires utilisés et les et les scripts à exécuter. Le path n’a aucun secret pour lui et ceux qui veulent reprendre son travail n’ont qu’à relire ses scripts ou sa documentation

Ainsi, le puriste prie une entité omniprésente et invisible aux yeux du profane : vim. Cet outil permet d’éditer rapidement tout code à une vitesse fantastique en utilisant uniquement le clavier. Couplé à un système d’exploitation en ligne de commande, l’environnement de développement représente le nec plus ultra pour notre ancien.    

Il s’accorde parfois une petite folie en activant la coloration syntaxique pour son éditeur et son interpréteur de commande favoris. Le puriste a souffert pour retenir l’ensemble des commandes nécessaires à ce niveau de maîtrise. C’est pour cela qu’il méprise ceux qui cèdent à la facilité des environnements intégrés. 

EDI

En parallèle des puristes, des informaticiens ‘fainéants’ se sont dits qu’il était inutile de retenir par cœur commandes et verbes. Il suffit d’écrire des programmes qui facilitent la conception d’applications : les environnements de développements intégrés (EDI). Eddy, pour les intimes, permet aux développeurs de se concentrer sur le métier.  

L’EDI propose un éditeur de texte pour écrire le code, et une série d’outils pour en faciliter le développement. Coloration syntaxique, complétion de code, outils de débogage, compilateurs, gestion de sources, … inutile de taper des lignes de commandes complexes, il suffit de cliquer sur le bon menu pour réaliser l’opération. 

A partir d’un EDI, il devient possible de créer une application utilisable sur la plateforme cible sans s’inquiéter des multiples fichiers de configuration. Au besoin, un écran permet de saisir le paramétrage idoine. Le professionnel qui utilise un EDI le configure à l’envie avant de se projeter uniquement sur son projet.  

Eddy est la solution à la multiplication des langages, des plateformes, des frameworks, … Il peut être spécifique à une plateforme (Android studio pour Google, XCode pour Apple, Zend Studio, …) ou généraliste (Eclipse, Visual Studio Code, …)

L’avantage d’une EDI spécifique est qu’il est possible de créer une application utilisable dans le monde entier sans entrer dans les contraintes architecturales. Il apporte les avantages du Low-code sans les limites. Ainsi les bons commerciaux nous vantent que même la secrétaire peut créer des logiciels.

L’EDI est le meilleur outil pour s’intégrer dans une démarche DevOps. Les professionnels ne comprennent donc pas pourquoi des anciens s’acharnent encore avec les lignes de commandes. Pourquoi faire compliqué alors que les programmes peuvent faciliter le travail du développeur ?

Mais à force de multiplier langages, plateformes et configurations, les professionnels oublient comment fonctionnent les systèmes. Ils sont alors bien contents qu’au détour d’un forum, un puriste leur rappelle ces bases et les aident à débloquer la situation. 

Les deux

S’il est facile de se reposer sur un outil tout intégré, si on ne comprend pas l’environnement dans lequel on est, on peut se retrouver rapidement bloqué. Certes, Internet permet de trouver une réponse à tout, mais comprendre les bases est important pour ne pas répéter des erreurs pénalisantes.  

Ainsi, si les professionnels peuvent créer rapidement des applications accessibles à la majorité, ils oublient souvent de les optimiser. Par sa maîtrise de son contexte, le puriste connaît les limites, mais il ne peut s’intégrer dans des architectures devenues complexes. Il existe un juste milieu à trouver.

Dans sa maison, au fond de la Corrèze, Paul rigole. A l’époque, le développement c’était des cahiers de calculs et des cartes à perforer. Les jeunes ne savent que se plaindre dans cette abondance d’outils.

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