Troisième article sur les informaticiens minimalistes ! J’en fais beaucoup ! Il faut dire que derrière leurs écrans, aucun informaticien ne se ressemble. Lors de l’article précédent, je m’intéressais aux Devs. Là, je m’attarde sur les Ops, les informaticiens qui rendent accessibles aux utilisateurs les programmes développés par les Devs.
La mission des Ops est d’installer les applications des Devs sur des ordinateurs suivant l’architecture décidée. Vaste sujet. Cela va de l’installation physique de la machine à l’installation du système d’exploitation (OS), des outils de surveillance et du service développé précédemment par le Dev.
Cela fait trois points à optimiser : le matériel, le système et la surveillance
Le matériel
Un logiciel nécessite du temps de traitement, un espace de stockage et une zone tampon. Ces trois métriques, nommées CPU, SSD et RAM sur les sites de Cloud, sont utilisées pour mesurer le coût physique du service. L’idée est donc de réduire leur part pour ne pas surdimensionner le serveur.
L’intérêt financier est le moteur de ce minimalisme. Après tout, l’argent est le nerf de la guerre. L’Ops minimaliste adapte donc les serveurs à l’offre logicielle qu’il doit supporter. Pour cela, il configure les machines en fonction des besoins exprimés. Il peut ajouter de la RAM ou du SSD à un serveur, ou décider du besoin d’une autre machine.
Le coût matériel comme le coût énergétique sont importants. Depuis l’émergence des offres dans le nuage, beaucoup d’entreprises font héberger leurs services à l’extérieur. Plus besoin de s’occuper des évolutions technologiques, de l’énergie consommée ou de l’emplacement des machines physiques.
Les métriques sont configurables depuis une simple interface. La virtualisation des ressources facilitent le travail des Ops. Sauf pour ceux qui travaillent dans ces centres. Les patrons leur imposent le minimalisme afin de rentabiliser au mieux le matériel.
Le système d’exploitation
L’OS, ce sont des centaines de services qui peuvent tourner en même temps. Tous ne sont pas utiles. L’Ops minimaliste a pour mission de les traquer et de les éliminer. Ces services ralentissent le système. Ils font perdre du temps aux utilisateurs et peuvent transmettre des informations à l’insu de l’entreprise
Ainsi, avant le déploiement de la dernière version de Windows, l’Ops minimaliste va personnaliser l’image qui sera déployée afin de la purger de tous ces logiciels. La télémétrie de Microsoft en fait les frais. Mais Billou a-t-il besoin de savoir ce que vous faites sur votre machine ?
Avec un logiciel spécialisé comme OSDBuilder, l’Ops minimaliste passe en revu chaque composant de l’OS. Cela donne des versions légères qui répondent rapidement, comme Tiny 11. CPU, SSD et RAM sont optimisés au maximum. C’est même devenu un concours. Mais certains vont trop loin.
La surveillance
La disponibilité du service est la mission principale de l’Ops. Il surveille donc l’état des serveurs qu’il supervise. Celui-ci doit être disponible, up. L’uptime est une métrique de qualité. L’Ops minimaliste va faire en sorte que cette tâche lui prenne le moins de temps possible.
Pour cela, il va automatiser les actions de surveillance. Il va donc pinger le service pour savoir si ce dernier répond. Il définit des scripts qui lui enverront des messages en cas d’anomalie nécessitant une intervention humaine.
Il va aussi automatiser les opérations de maintenance. Un système à jour des failles de sécurité à moins de risque de tomber en panne. Si on peut faire en sorte que les mises à jour ne nécessitent pas d’action, c’est mieux.
Un bon minimaliste préfère prévenir que guérir, même si cela demande du travail au départ. Il est loin d’être fainéant. Plus un diagnostic prend du temps et plus cela est coûteux. Il vaut mieux consacrer son temps sur des actions plus rentables et efficaces.
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Être un Ops minimaliste, c’est du travail. Mais, cela permet d’économiser beaucoup de temps et d’énergie pour le bien de tous. Maintenant, si les Devs ont mal fait leur travail et que le logiciel bogue, ce n’est pas sa faute.