Le cadre du lutin

Cher cousin, je ne pouvez manquer ce moment que je perpétue depuis des années. Je vous adresse ainsi ma lettre hebdomadaire sur les miracles de la technologie de l’information. Je me surprend chaque jour par les révolutions apportées dans le domaine. La dernière, les services d’un génie seraient disponibles aux utilisateurs de l’étrange fenêtre. 

Car si a ces débuts, l’informatique était réservée à de jeunes barbus, c’est dans chaque recoin qu’on la trouve de nos jours. Il n’est plus nécessaire de parler d’étranges langages pour manipuler les connaissances de nos civilisations. La révolution, vous dis-je ! Du moins celle annoncée par des commerciaux américains. 

Ces derniers nous promettent un guide. Promesse est faite d’accroître notre productivité. Le petit lutin se cache dans les services de la firme. Et lorsqu’on fait un pas, il nous permet d’en faire 10. Comment est-ce possible ?

Pensez à la rédaction de mes missives. S’il me suffisait de trois phrases pour écrire un article. Le lutin, interprétant mon plan, créera des paragraphes jusqu’à atteindre le nombre de mots requis. Sans rien demander, il illustrera l’article d’une image correspondante bien qu’unique dans ce monde.

Expert dans l’art de la communication, le lutin me conseillera pour présenter suivant les préceptes modernes et exposer mes écrits dans ces temples virtuels de l’échange de la pensée. Avant même que je ne lui demande, il résumera les critiques de mon audience et me suggérera des thèmes pour un prochain article.

Si le lecteur ne verra que du feu, je me reprocherai une telle supercherie. Je suis l’unique auteur de mes textes et je ne laisserai personne d’autre décider d’aucun de mes mots. Aussi séduisant que soit le concept, en simplifiant mon activité, il me privera d’un exercice fort intéressant. 

Lire les écrits d’experts de ce curieux domaine, expérimenter ces nouveaux produits, parfois échouer, parfois réussir, voir un programme répondre et rendre le service pour lequel j’ai passé du temps, … toute cette gymnastique entretient mes neurones. L’oisiveté est la mère de tous les vices. Et si on n’y prend pas gare, le génie peut nous y mener.

On me reprochera mon esprit chagrin. En effet, le lutin nous décharge de corvées numériques. Mais réfléchir n’est pas une corvée. Prendre du temps sur un problème, en faire le tour, c’est un apprentissage. À croire que les maîtres de l’étrange fenêtre ne souhaitent de nous qu’une vie de consommateur.

Je vous ai raconté, mon cousin, comment ils se sont emparés de ce laboratoire d’où viendrait le génie. En créant un schisme basé sur l’argent, ils ont amené les fondateurs à se séparer de leur capitaine. Après une mutinerie, il ne restait plus à la Fondation que des programmeurs acquis à la solde de la puissante firme. 

Et 4 mois plus tard, les prouesses technologiques se retrouvent dans les produits de l’étrange fenêtre. Avec une telle origine, il vaut mieux rester l’esprit alerte sur les promesses d’un futur merveilleux. 

Les miracles de ce domaine ne doivent ni être craints ni être encensés. Derrière chaque œuvre se cache un artiste. Alors si le lutin permet l’émergence de nouveaux concepts. S’il aide tout un chacun à aborder plus facilement les progrès numériques, il serait dommage d’ignorer l’aide proposée. 

Je conclus ainsi mon cousin. C’est de notre usage que le génie sera un bienfaiteur ou un être malfaisant.

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J’ai de la chance !!!